Jean-Marc Labat a écrit:
Il faut dire que nous avons à peu près tout fait pour faire tomber nos industries, depuis l'invention du concept du progrès sans usines, des taxes à la production que d'autres pays n'ont pas ou peu, d'avoir taxé immédiatement par des droits de succession élevés des PME contraintes de se vendre pour payer lesdits droits contrairement à l'Allemagne où l'abattement était plus important et les paiements étalés dans le temps, préservant ainsi le Mittelstand qui fait la véritable force de ce pays. Nous crevons d'un excès de socialisme, pas de libéralisme. Quand les dépenses publiques sont au delà de 55% du PIB, parler de libéralisme me fait doucement rigoler. Mais, manque de pot, l'électeur est sensible aux promesses qui veulent lui donner des sous, mais il ne saurait y avoir redistribution de richesses sans en avoir auparavant produites. L'économie est affaire de bon sens, mais celui-ci a disparu.
Tout cela est exact. Je me souviens de ce patron du CAC40 (Serge Tchuruk chez Alcatel, sauf erreur) qui avait proclamé une stratégie de groupe sans usines, et vendu ses usines pour avoir autant de sous-traitants. J'avais sursauté : je sais par expérience qu'une partie des infos sur les qualités/défauts des produits, sur leur capacité d'évolution, vient des phases d'industrialisation et même de fabrication. Et il espérait tenir longtemps en se mettant en concurrence avec ses propres usines ? Bref ce fut un échec.
D'accord aussi sur les frais de succession qui ont livré des flopées de PME à des groupes financiers étrangers. Je l'ai vu jouer personnellement plusieurs fois.
Mais ce sont bien l'ouverture des frontières et le libre-transfert des capitaux qui nous ont mis en concurrence avec les coûts de main d'oeuvre les plus bas de la planète : la première filière qui a délocalisé massivement c'est le textile. (En 79, DENG déclarait que "peu importe que le chat soit noir ou blanc pourvu qu'il attrape les souris", et plaçait son pays en situation de sous-traitant sur les activités à forte part de main d'oeuvre. - Et entrait en concurrence avec le Bengladesh !)
55% de prélèvement sur le PIB, j'entends bien, mais il faudrait en déduire les dépenses d'éducation et de santé qui sont de simples cotisations chez nous, pas des impôts. Activités partiellement mutualisées ? Tonnerre, notre ex-modérateur installé aux USA nous racontait que l'option la moins chère pour son assurance-santé de jeune cadre s'élevait à 800$, et avec la couverture minimale. Diminuer les prélèvements obligatoires, d'accord, mais pas pour payer plus cher !