Vitalis a écrit:
Je fais remonter ce vieux sujet
Signalons que la situation économique de l'Italie continue de se dégrader avec une baisse de + de 2% du PIB en 2012.
Quelles sont les faiblesses structurelles de l'Italie ?
Il y a plusieurs problèmes. Il y a un gros problème énergétique. C'est un secteur qui a lui seul à plombé plusieurs fois la balance commerciale. Sans les apports énergétiques provenant de l'étranger, le réseau ne tiendrait pas. A une certaine époque, l'Italie était prête à financer la construction de plusieurs centrales nucléaires en France ou en Suisse pour assurer son équilibre énergétique. Des sources patronales indiquent que ce problème lui occasionne une perte de plusieurs points de PIB.
Comme de nombreux pays européens, elle a aussi une très forte dépendance au niveau des matières premières. Mais, avec la même dépendance, d'autres s'en sortent bien mieux.
Il y a un problème d'infrastructures de transport. En fait, à cause de sa géographie, l'Italie ressemble à un long couloirs. Dans certaines régions, la largeur disponible entre la cote adriatique et la cote tyrrhénéenne est de moins de 100 km avec les Appenins qui prennent une partie de la place disponible. Et dans cela, il faut faire passer 2 autoroutes, 2 voies de chemins de fer (3 voies actuellement avec la LGV), les lignes à haute tension, les lignes des divers réseaux ... Son réseau routier est régulièrement saturé et le moindre accident mortel qui bloque l'une des autoroutes à un impact sur plusieurs régions. Le réseau ferroviaire pose aussi quelques problèmes. Sans compter les problèmes dus aux intempéries. Il est donc logique que l'industrie se cantonne dans la partie nord de la Péninsule.
L'agriculture souffre d'un problème endémique : les coulées de boues. Du fait de sa géographie (encore), mais aussi des regroupements de terrain dans les années 50, il y a de nombreuses coulées de boues et dans certaines régions, on dit que le pays va à la mer. Mais, avec la pression immobilière, cela a tendance à grignoter la surface cultivable.
Dernier problème, sa démographie. C'est un pays vieux où il y a un problème de renouvellement des générations. Cela pose un problème au niveaux des retraites. D'autant plus que durant de longues années, il y avait un système très généreux pour les retraites et les pensions. Déjà toute personne qui travaillait 15 ans pour une administration avait le droit au minimum retraire. J'ai plusieurs oncles et tantes qui touchent un tel minimum depuis plusieurs décennies. L'usage était, dans de nombreuses familles, de faire entrer au moins un enfant dans une administration, lorsque celui-ci avait ces 15 ans, il se mettait en retraite et il continuait de s'occuper du domaine familial tout en percevant l'équivalent de quelques centaines d'euros actuels. Entre les revenus de la terre et cette pension, il pouvait vivre de manière assez honorable. Mais, du coup, il y a de nombreux retraités, sans compter les pensionnés divers. Et il y a de moins en moins de jeunes pour travailler. De toutes façons, dans de nombreuses régions, on ne peut plus survivre avec le lopin de terre familial.
L'agriculture a un autre problème qui est l'accès à l'eau et donc à l'énergie. Encore une fois, c'est la géographie du pays qui est en cause. Il y a peu de place pour stocker l'eau. Pourtant, il y a une pluviométrie assez importante. Mais l'eau s'abat en très grosse quantité sur de petites surfaces, puis, elle se précipite vers la mer. Il faut donc en permanence pomper de l'eau pour arroser les cultures. A un moment, les italiens s'étaient émus que les agriculteurs allemands ou néerlandais arrivaient à produire des tomates et divers fruits emblématiques de l'Italie. Tomates qui lorsqu'elles arrivaient sur les marchés italiens, étaient moins chères que le tomates italiennes.