Narduccio a écrit:
Apparemment, vous ne prenez pas en compte l'état du secteur pétrolier aux USA.
C'est un malentendu. Je me suis mal exprimé. Je n'ai pas voulu dire que le secteur pétrolier est florissant. Je voulais dire que l'on aurait tort de regarder uniquement les secteurs en difficulté. Les investisseurs ne sont pas obligés de regarder uniquement les secteurs en difficulté, c'est ça que j'ai voulu dire.
Sur le marché obligataire les possibilités sont nombreuses. Les investisseurs ont le choix entre plusieurs possibilités, non seulement le secteur pétrolier mais aussi d'autres secteurs. Avez-vous lu mon message du 24 avril ?
Il est évident que les investisseurs prennent un risque énorme s'ils achètent des obligations émises par les entreprises en difficulté. Heureusement il existe des alternatives. C'est pour cette raison que mon message du 24 avril aurait dû retenir votre attention.
Narduccio a écrit:
L'Italie a plus de chances de tenir [que les entreprises du secteur pétrolier].
C'est vrai, mais sous ne répondez pas à ce que j'ai écrit le 24 avril.
Vous considérez que l'Etat italien est moins fragile que les entreprises pétrolière texanes. C'est indéniable. C'est une évidence.
Tout est relatif. Les entreprises du secteur pétrolier sont pires que l'Etat italien, qui lui même est pire que l'Etat français, l'Etat britannique, l'Etat suisse, l'Etat allemand, l'Etat autrichien, etc.
Les entreprises du secteur pétrolier sont en difficulté, mais les investisseurs peuvent placer leur argent sur d'autres entreprises, par exemple Nestlé ou Coca-cola.
Narduccio a écrit:
Comme je vous l'ai expliqué, ceux qui ont de l'argent cherchent à le placer là où ils ne risquent pas de tout perdre.
Comme vous l'avez expliqué dans votre message du 23 avril, ceux qui ont de l'argent cherchent des
« placements sûrs ». Cela veut dire que la dette de l'Etat italien est un placement sûr. Tout est relatif. C'est quand même moins sûr que l'Etat allemand.
Narduccio a écrit:
Pourquoi le gouvernement italien n'a pas décidé, il y a 10 mois de recourir massivement à l'emprunt [sur le marché obligataire] pour relancer son industrie ?
Pour plusieurs raisons : (1) la dette publique italienne exprimée en pourcentage du PIB est supérieure à la moyenne des pays européens et des pays de l'OCDE. Une augmentation de la dette publique serait donc hasardeuse.
(2) Les marchés obligataires auraient été étonnés que l'Italie prenne le risque d'augmenter la dette publique au moment où les autres pays font un effort pour stabiliser la dette.
(3) Il est peu vraisemblable que la BCE achète massivement les obligations de l'Etat italien si l'Italie n'a pas allégué une excellente raison d'augmenter massivement son endettement au moment où les autres pays font un effort pour stabiliser la dette.
(4) Depuis longtemps la croissance économique est plus faible en Italie que dans les autres pays. La stagnation du PIB ne permet pas de générer d'importantes recettes fiscales. Les marchés obligataires n'ignorent pas cette situation.
(5) Si un pays veut "relancer" son économie pendant que les pays voisins choisissent le statu quo, cela se traduit par une augmentation des importations, et donc un déséquilibre de la balance commerciale. Ce n'est pas une bonne solution. Les marchés obligataires seraient donc effrayés.
Narduccio a écrit:
les agences sont "indulgentes" avec l'Italie, car elles savent que 100€ placés en Italie ont de fortes chances d'être remboursés un jour.
Vous oubliez de préciser pourquoi elles considèrent que l'argent placé sur la dette publique italienne a de fortes chances d'être remboursé.
Vous ne souhaitez pas préciser pourquoi les agences ont cette vision des choses. Vous ne souhaitez pas expliquer car cela vous obligerez à reprendre les éléments que j'ai exposé sur le Salon.
Vous oubliez de parler du "spread", ce qui est étonnant de votre part car je crois me souvenir que vous avez souvent évoqué ce sujet sur le Salon.
Vous oubliez d'expliquer comment le "spread" est revenu à un niveau modeste après le 18 mars.
Les agences de notation savent pourquoi le "spread" a baissé après avoir augmenté brutalement entre le 12 et le 18 mars. C'est cette baisse du spread qui permet aux trois grandes agences de rester "relativement" indulgentes. Et j'insiste sur l'adverbe "relativement" car une des trois agences à dégradé récemment la dette publique de l'Italie. Pour l'instant c'est une "petite" dégradation (un seul cran).