Barbetorte a écrit:
L'observation de Narduccio selon laquelle l'homme est devenu inadapté à l'environnement naturel est tout à fait juste.
C'est tout à fait vrai, et c'est la grande force de l'Humain, et sa grande faiblesse aussi
Citation:
Ce qui sépare le colon martien dans son scaphandre et ses habitations pressurisées de l'Inuit dans sa fourrure de phoque et son igloo ne serait qu'un fossé technologique.
En effet. Et encore, puisque ce sont des subtilités techniques/technologiques qui permettent aux Inuits de vivre (et non survivre) dans le grand nord. Voyez leurs kayaks; ou le principe même de l'igloo !
Citation:
De plus, à vrai dire, l'employé de bureau ordinaire qui, le matin descend de son appartement climatisé, prend sa voiture garée dans le sous-sol de l'immeuble pour la laisser dans le sous-sol de l'immeuble où se trouve son bureau et le soir fait le chemin inverse, vit dans des conditions peu éloignées de celle qu'il pourrait avoir sur Mars. Si l'on fait abstraction de la différence de gravité qui aurait tout de même un effet physiologique d'importance, on ne peut affirmer que Mars est inhabitable dès lors qu'il est possible d'y aménager des installations habitables.
Ce qui montre à quel point notre technologie n'est pas le facteur limitant de notre installation outre espace...
Citation:
Mais que cela soit possible n'implique pas qu'il y ait nécessité ni même intérêt à le faire.
Oui, et non. La nécessité vitale à court terme, certainement pas. Une sorte de forme de nécessité biologique (j'oserais thermodynamique même) sur plus long terme, si, justement (!)
Citation:
Les premiers Inuits n'ont certainement pas décidé de leur plein gré de quitter un climat tempéré pour venir s'installer sur la banquise.
En vérité, qui le sais? Peut être leurs ancêtres étaient des amoureux du froid? Ou simplement qu'il était devenu plus facile de s'adapter au grand nord que de le quitter et d'affronter une plus forte concurrence pour les ressources et les espaces?
Citation:
Ceux qui décideraient de coloniser Mars le feraient au contraire de façon délibérée alors que ni la nécessité ni aucun intérêt objectif ne les y pousserait
Et c'est là que nous divergeons, ou presque : je ne suis pas un chaud partisan de la colonisation de Mars. Justement pour les raisons physiologiques que vous citez (
gravitation faible = modification de la biologie humaine = nouvelle espèce).
Citation:
Ils ne seraient mus que par le goût de l'aventure
Non, de même que l'aventure n'était qu'un des aspects attirant les Portugais loin de chez eux en 1480.
Il y avait le gout de l'aventure (sinon ils n'auraient pas supporté ce genre de voyages).
Il y avait aussi l'appât du gain (surtout pour les armateurs) et dans une certaine limite la conviction en l'existence de quelque chose de mieux, ailleurs.
Citation:
Or la satisfaction des penchants de quelques uns pour l'aventure n'est pas d'intérêt général. Aussi la collectivité ne doit-elle pas céder aux lobbies qui pèsent pour des programmes publics de colonisation de Mars.
Parler d'un lobby, c'est forcément parler de tous les lobbies. Et pourtant les groupes de pression ont toujours existé. On ne les appelait pas comme cela, c'est tout.
Et nombreux sont les groupes de pression qui ont gagné au cours de notre Histoire...
Citation:
faire croire que l'homme ferait mieux que les machines. On peut en douter.
Non, l'on ne peut pas douter justement : l'Homme, être éminemment technologique, créé des machines justement pour faire mieux, plus fort, plus vite !
La machine est là pour être plus que l'Homme, pour faire mieux !
Citation:
Les scientifiques, c'est sur terre qu'ils travaillent.
Il n'y sont pas forcés : l'on réfléchit aussi en apesanteur.