Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Et à l'occasion du conflit entre la Serbie, la Croatie et la Bosnie, on a constaté que personne - mais alors plus personne - ne voulait intervenir sous la direction de l'ONU.

Sous mandat de l'ONU, tant qu'on voudra, mais en aucun cas sous sa direction. Plus jamais ! Les "missions de maintien de la paix" dans un pays en guerre, on en a soupé. (ça s'est terminé par Srebrenica)

C'est le fameux "On tire ou on se tire !" des officiers français excédés... et qui servaient de cibles !

Très juste remarque, cher Pierma. Mais permettez moi d'incriminer Mitterrand qui n'a pas voulu "ajouter la guerre à la guerre" mais préférait " donner du temps au temps"...il a fallu Chirac pour secouer le cocotier en 1995...on a d'ailleurs été à deux doigts d'une solution franco britannique - ce qui a effrayé beaucoup de Monde à Londres et Washington et incité Clinton à s'engager.

Vous noterez que l'OTAN est une alliance défensive mais qu'à Sarajevo comme au Kosovo elle s'est engagée sans défendre un de ses membres...ce qui a contribué à alimenter la paranoïa russe qui voit dans cette alliance une structure impériale, soumise aux États Unis, et animée d'intensions offensives ...

Traditionnellement, les Britanniques s'appliquaient à torpiller les initiatives militaires européennes conduites hors OTAN.

Londres n'étant plus en mesure de le faire, d'autres États prennent sa suite comme nous pouvons le lire dans cet article : https://www.euractiv.fr/section/politiq ... uropeenne/


Voici la liste : le Danemark est à la pointe de ce combat suivi par (l’Autriche, la Belgique, la Croatie, l’Irlande, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, la Suède, la Slovénie. Bref des petits États sans industrie d'armement et qui veulent probablement continuer à se fournir aux États Unis ...ou simplement ne pas voir l UE se mêler de sujets militaires ?

Ou qui savent parfaitement que l'Europe n'a pas d'armée, et qui crèvent de trouille à l'idée de perdre la protection américaine ? (Trump estimant déjà que les Européens ne paient pratiquement rien pour la protection que les USA leur accordent - ce qui est d'ailleurs parfaitement exact - inutile de le chatouiller davantage.)

Oui cher Pierma. Votre hypothèse est crédible !

je trouve intéressant de noter (pour la première fois) un front commun des petits pays qui s'unissent - implicitement contre les grands européens - et peut-être avec les encouragements des ambassades américaines ...

Je trouve comique de voir que ces pays ont été occupés par l'Allemagne, alliée à l'Italie (et à l'Espagne) - la France ayant la position que nous savons entre 1940 et 1944 - et pour certains d'entre eux libérés par les Anglo-Américains . La géographie a des logiques étonnantes ...

On notera accessoirement qu'un des causes de l'échec du plan Fouchet en 1961 fut le refus du Benelux de construire une Europe politique sans les Anglais et sous la co-tutelle franco-allemande...Le Brexit nous replace partiellement dans le contexte d'avant 1972 : absence de contre poids à l'axe franco-allemand. Et donc multiples efforts pour casser l'axe franco-allemand (sur l'exemple de la ratification conditionnelle du traité de l'Elysée en 1963). Ou (variante) front commun des petits pays contre les grands ...

Je publie cette prise de position du ministre allemand de la défense.


"S’exprimant à la London School of Economics, AKK a appelé l’UE à offrir à la Grande-Bretagne un « statut de tiers privilégié » dans la coopération en matière de défense et de politique étrangère après le Brexit, y compris dans le cadre du « Future Combat Air System », le programme franco-allemand d’avions furtifs. AKK a également évoqué la possibilité pour le Royaume-Uni de faire partie d’une UE3 (Allemagne, Royaume-Uni et France) en matière de politique de défense. " (Benjamin Fox, Euractiv.com)

Je ne comprends pas, sur les avions de combat : le RU est membre du projet américain F-35, il a même obtenu la conception d'une version ADAC (Atterrissage et décollage court, pour ses futurs porte-avions, en particulier) il ne va pas investir dans le projet franco-allemand.
(L'Allemagne est la seule nation européenne qui ait promis de s'engager dans le remplaçant du Rafale, pour qu'il reste au moins UN modèle d'avion occidental dernier cri - up to date - qui ne soit pas américain.)

l'Europe de la Défense n'existe pas, mais l'Allemagne semble décidée à en sauvegarder les éventuelles bases industrielles existantes. (comme pour l'hélicoptère de combat Tigre, coopération franco-allemande, sauf erreur.)

"Frank-Walter Steinmeier s’enflamme à Munich. Lors de son discours d’ouverture à la Conférence sur la sécurité à Munich, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a tenu des propos sévères à l’égard de Washington, Moscou et Pékin, qu’il a accusés de saper l’ordre mondial et d’alimenter la méfiance.

Le président a exprimé ses inquiétudes quant au retour d’une « compétition entre grandes puissances » qui pourrait se terminer par un conflit nucléaire, interpellant chacune des parties à son tour, et a réitéré sa volonté d’augmenter le budget allemand alloué à la défense européenne.

Ce discours critique pourrait marquer un tournant dans la politique étrangère allemande, mais aussi renforcer le rôle de l’Europe en matière de sécurité internationale, au vu des relations tendues avec les États-Unis."


Source : https://www.euractiv.fr/section/lactu-e ... ith-india/


Pour moi il y a la un double phénomène : méfiance envers Trump et effet du BREXIT

Chaque année, il y a une conférence à Munich sur la sécurité. Cette année l'ambiance est assez glaciale entre les européens et les américains : Sur la sécurité mondiale, profonde divergence d’appréciation entre les Etats-Unis et l’Europe
Conférence sur la sécurité à Munich : un monde sans Occident ?

Les européens reprocheraient vertement aux américains de jouer perso, voir même de jouer contre le camp occidental.

Il y a déjà longtemps que des spécialistes de géo-politique ou des politiques tout court (je pense à Hubert Védrine) se demandent si "l'occident" est encore une notion pertinente.