"Faut-il rester au Mali ?" Ce qui me fait le plus peur dans cette question, c'est lorsque je me rends compte qu'une partie de ceux qui la posent finissent par répondre qu'on n'a pas le choix, car partir serait tellement lourd de conséquences...
Je pense qu'une partie des "parisiens" aimerait un gouvernement malien plus impliqué. La population malienne donne des signes de fatigue face à la situation et à l'état de guerre :
Le président malien appelle à ne pas "mordre la main" tendue de la FranceCitation:
“Nous n’avons aucune raison de nous glorifier d’avoir tendu la main à ceux qui en avaient besoin hier”, a assuré M. Keïta en référence à l’engagement de soldats maliens pendant les guerres mondiales ou dans les missions de paix, “mais nous n’avons non plus aucune raison de mordre la main de ceux qui nous tendent les leurs aujourd’hui”.
Il a par ailleurs fixé au 14 décembre le lancement officiel du dialogue national dit inclusif qu’il a mis sur les rails en mai et qui a donné lieu à des mois de consultations. Il est censé mettre les Maliens autour de la table et établir une feuille de route.
Le président malien a laissé entendre que ce lancement prendrait la forme d’un congrès et a appelé “toutes les forces vives de la Nation” à prendre part à ce dialogue, “entré dans la dernière ligne droite”.
L’initiative s’est heurtée jusqu’alors à la non-participation d’acteurs importants, comme la principale formation d’opposition, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie.
“Nous devrions saisir l’opportunité offerte de la mise à plat, et du diagnostic profond”, a ajouté M. Keïta. Les conclusions et résolutions issues de ce dialogue seront mises en oeuvre par un mécanisme indépendant, a-t-il assuré.
En fait, pas mal de français aimeraient que le Mali fasse plus d'efforts pour se sortir du pétrin. Pas, dans plusieurs régions, et pas seulement là où il y a des touaregs, il y a des populations qui pensent que le gouvernement malien ne les représente plus et qu'il n’œuvre pas pour l'intérêt commun.
Mais la situation militaire n'est pas des meilleures. Il y a une espèce de contre-attaque générale par les terroristes qui frappent au Mali, mais aussi au Burkina voisin et dans les autres pays du G5.
Burkina : trois militaires et une "vingtaine de terroristes" tués dans le NordCitation:
“Dans la nuit du 2 au 3 décembre, les détachements militaires de Toeni (province de Sorou, Nord-Ouest) et Bahn (province de Loroum, Nord) ont simultanément été attaqués aux environs de 2H. La vigoureuse contre-attaque a permis de neutraliser une vingtaine de terroristes (…) Trois des soldats ont malheureusement perdu la vie”, selon le texte.
Sept autres soldats ont été blessés lors “des combats qui ont été intenses”, précise le communiqué. “De l’armement, des munitions, une dizaine de motos et divers autres matériels ont été saisis”, selon l’armée.
Des sources sécuritaires avaient donné le même bilan à l’AFP un peu plus tôt dans la journée. Déjà, le 18 octobre, cinq membres des forces de défense et de sécurité avaient été tués et 11 blessés au cours de deux attaques simultanées à Bahn et Yensé (Nord), selon l’armée.
Dimanche, 14 fidèles ont été tuées lors de l’attaque d’une église protestante, dans l’est du Burkina Faso, près de la frontière nigérienne.
Attaques jihadistes de plus en plus fréquentes
Malgré la présence des forces françaises (Barkhane), régionales (force conjointe du G5 Sahel comprenant le Mali, le Burkina, le Niger, la Mauritanie et le Tchad) ou de l’ONU (Minusma).
Le Sahel fait l’objet d’attaques jihadistes de plus en plus fréquentes après les premières violences dans le nord du Mali en 2012. Depuis 2015, les attaques jihadistes au Burkina ont fait plus de 700 morts, selon un décompte de l’AFP et environ 500.000 déplacés internes et réfugiés, d’après les Nations unies.
Ces attaques, quasi quotidiennes, sont rarement revendiquées mais attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe État islamique.
Les forces de l’ordre, qui paient un lourd tribut, semblent incapables d’enrayer les violences jihadistes. Elles restent sous-équipées et sous-entraînées, en dépit des discours volontaristes du gouvernement.
Depuis début novembre, les forces de défense et de sécurité ont annoncé avoir tué 76 jihadistes lors de plusieurs opérations, sans que l’on puisse confirmer ces bilans de manière indépendante.