Darwin1860 a écrit:
Il est très étonnant de ne pas y voir mentionné le COVID19
Je suis ces bulletins depuis pas mal de temps. En fait, à chaque nouvelles épidémies, "grippe aviaire", grippe porcine, H1N1, SRAS, ..., elles ne sont jamais intégrées à l'origine. SI ces épidémies sont des formes grippales, on les verra apparaitre avec les analyses sérologiques, autrement, cela dépend de leur devenir. Il est possible que naisse un bulletin dédié qui "vivra le temps de l'épidémie. Quelques mois après la fin de l'épidémie, il y aura une dossier récapitulatif.
La mortalité "normale" en France est d'environ 5000 à environ 12000 décès par semaine. Dans les cas d'épidémies, les spécialistes estiment la "surmortalité" induite. Souvent les causes de la mort ne sont pas uniques. Un cancéreux en soins palliatif qui meurt cette semaine d’insuffisance respiratoire, est-ce qu'il est mort à cause de son cancer, à cause de la grippe, des suites des soins qu'il a reçu, du coronavirus, ... ? Est-ce que cela vaut la peine de le tester, ou de lui faire subir une autopsie pour rechercher les causes de la mort ?
Ensuite, il faut bien séparer mortalité et morbidité. Tant que le système hospitalier ne sera pas débordé, la mortalité du coronavirus semble être d'environ 2,5%, sur le nombre de cas identifiés. Si le système hospitalier est débordé, la mortalité monte à 3,9%. En fait, elle ne fera pas un saut brusque du jour au lendemain, mais elle augmentera, plus ou moins vite selon les capacités mises en place. Et c'est là que l'on subit des choix faits, ou pas il y a quelques années. Dans mon quotidien régional, il y a l'interview d'un médecin qui réagit aux propos d'Emmanuel Macron. A un moment, le journaliste lui pose la question sur le fait que le président à dit que la France était prête à tout assumer. Le médecin réponds que si ses moyens sont illimités, il embaucherait tout de suite 1000 infirmières. Mais, il ajoute qu'il sait bien qu'on n'a pas les moyens de les former.
On entends aussi pas mal de médecins généralistes qui se plaignent de la lourdeur des tâches administratives. Prenons l'exemple du réseau sentinelle, les médecins participants remplissent des bulletins réguliers où ils vont dire qu'ils ont eu tant de patients et que parmi ces patients, un certain nombre étaient grippés, d'autres enrhumés, d'autres avaient les symptômes de la gastro, .... Il faut bien voir que ces tâches annexes servent, car elles permettent de connaitre l'état de santé des français, donc d'anticiper les crises sanitaires, et de les gérer au quotidien. Mais, les médecins ne sont pas rétribués pour une partie de ces tâches et ils les font sur du temps que certains d'entre eux considèrent comme du temps personnel, en dehors des heures de travail. Bien entendu, l'informatisation permet d'améliorer tout cela. Mais, il faudrait parfois croiser les fichiers. Les pharmaciens participent aussi à de tels réseaux et déclarent les classes de médicaments qu'ils vendent. Malgré certains biais.
Pour les médicaments l'un des biais est la différence entre les médicaments prescrits et les médicaments consommés. Au début de l'hiver, mon médecin m'a prescrit de prendre en cas de fièvre 4 cachets de paracétamol, car il m'arrive d'avoir quelques petits épisodes grippaux. Je suis sorti de la pharmacie avec 4 boites de paracétamol, renouvelables une fois. Comme je n'ai consommé qu'une boite, je n'ai pas renouvelé mon ordonnance. D'autres personnes n'agissent pas comme moi. Une de mes connaissances m'a rapporté qu'à la mort de sa belle-mère, ses enfants ont trouvé une armoire à pharmacie pleine, avec des dizaines de boites de paracétamol, plus pas mal d'autres médicaments... Qu'ils ont ramenés à la pharmacie, où on leur a expliqué que c'était assez courant.