La loi Deferre est imparfaite, mais l'idée principale était de lancer une dynamique de décentralisation et il n'y a pas eut grand chose en ce sens ces 40 dernières années.
Avant la loi Deferre, une partie du pouvoir central était détenue par le préfet, il s'agissait de léguer une partie de ce pouvoir à des élus. Il est d'ailleurs assez curieux de revoir ces dernières années un retour de ce personnage de l'Etat sur le devant de la scène, est ce par commodité médiatique (plus simple à gérer pour un journaliste qu'un élu parmi d'autres élus, avec le risque de parti-pris politique? ).
Le problème est qu'il n'y a que peu d'ambition à poursuivre dans cette voie. Le verre est donc à moitié vide. Je ne pense pas que la loi NOTRe en 2015 qui fait passer 22 régions à 13 soit une bonne idée. C'est même l'inverse du sens du terme décentralisation.
Une décentralisation un peu plus aboutie, cela signifie en financement, une plus grande part des recettes pour les régions qui en collectent le plus grâce à un dynamisme économique qu'elles ont su mettre en œuvre. Pour faire simple, si l'Etat central est incapable d'être attractif, il y aura bien quelques régions avec des gens qui s'impliquent pleinement dans le développement de celles-ci pour la rendre attrayante. Encore faut-il leur laisser suffisamment de pouvoir de décision. C'est aussi, et j'y tiens une participation croissante à la rémunération des personnels enseignants, une partielle décentralisation des programmes ( capacité pour certaine régions de miser sur telle ou telle technologie d'apprentissage) une prise en charge totale de la rémunération des personnels administratifs, à eux de faire le choix d'une administration pléthorique défaillante ou d'ajuster au mieux le financement pour leurs administrés. Bref, une décentralisation qui s'accompagne d'un mouvement de libéralisme.
Cependant, les régions ne peuvent pas tout, et il y a des limites à la décentralisation. Police et justice doivent rester dans le giron de l'Etat central cela va de soi, bien qu'il faudra réfléchir à de réel contre pouvoir. Mais comment de magnifiques territoires d'Outre Mer peuvent ils rester dans cet état de vétusté et de délabrement de la part de la métropole? A part les perdre à plus ou moins long terme, la décentralisation n'est pour eux qu'une fin annoncée. L'Etat central qui doit injecter de l'argent? Comment? faut il les laisser dans l'incapacité d'agir ou intervenir? c'est très intéressant comme problématique.
Par exemple, l'Etat pourrait subventionner les compagnies aériennes pour réduire le coût du transport jusqu'à ces territoires et permettre à tous ses citoyens de connaitre toute l'étendue du pays, développer le tourisme national, l'artisanat local, etc.
Mais là...dans ce millefeuille administratif et législatif, plus les années passent moins de gens y comprennent grand chose, d'où la fâcheuse tendance de nos politiciens à tout balayer d'un revers de main ou à se focaliser sur des sujets faciles à maitriser genre immigration, insécurité. Bref, pour reprendre du pouvoir je crois davantage à la décentralisation si elle est accompagnée de libertés d'action qu'à la personne providentielle (genre Trump à la française) qui vous brasse et vend du vent.
Autre idée jetée en pâture, comme le plus gros budget de l'Etat est l'éducation nationale, recrutement des enseignants à bac plus 2, le salaire serait davantage en adéquation avec le diplôme et à la retraite ils couteraient moins cher
Et pour revenir à la dimension européenne du sujet, je dirais qu'une harmonisation de l'impôt sur les sociétés serait une orientation intéressante, plus de contribution à l'est de l'Europe et moins à l'ouest, on touche à la souveraineté, discussions difficiles mais dans le sens d'une harmonisation économique.