Aigle a écrit:
Heu comment vous dire Narduccio le thème de ce fil est la stabilité gouvernementale pas la plus ou moins grande réussite des gouvernements en place…
Je trouve bizarre que l’Italie qui a connu des décennies d’instabilité semble avoir trouvé un équilibre au moment où la France et d’autres s’engagent sur la voie de l’instabilité… c’est tout et ne préjuge pas des politiques effectivement mises en œuvre.
En fait, "l'équilibre" vient de la disparition de l'un des acteurs. Actuellement, on crédite Mme Meloni de la réussite du "miracle" italien... Sauf que lorsque le sale boulot d'assainissement a été fait, elle était dans l'opposition. Et que ceux qui ont fait ce boulot, contraints et forcés par le poids de la dette, ils ont perdus les élections. Ce qui a permit à l'ED et à la gauche de se retrouver dans une position de pratiquement 50-40, le centre et la droite de gouvernement ayant disparus suite aux mesures d'austérité qu'ils ont mis en place.
Alors, en France on "pleure" parce qu'on pourrait perdre 1 ou 2% de notre niveau de vie. La crise italienne s'est résolue grâce à une baisse du salaire réel et des pensions de 25 à 30%. Si la France veut la stabilité, il n'y a que 2 solutions. La première, mais je pense pas que le système politique français soit mûr pour cela, c'est de résorber la dette, tout en luttant plus efficacement contre la délinquance. Réalisé de manière volontaire, la perte de niveau de vie sera limitée. La seconde est une solution "à l'italienne", ou "à la grecque" (mais les résultats ne sont pas aussi intéressants), ou à "l'espagnole", ou à "la portugaise". Ces pays ont pris des décisions fortes pour restructurer leurs dettes. Ils ont pris ces décisions contraints et forcés par leurs créanciers. Sur l'instant, la pilule fut très amère. Certains de ces 4 pays ont vu leur niveau de vie diminuer de 30%. Ils ont aussi vu leurs jeunes quitter en masse le pays (sauf l'Italie, sauf erreur de ma part).
Alors, les causes de l’instabilité sont connues. Une société fracturée entre les urbains et les rurbains. Chacun trouvant que le responsable de la crise, c'est l'autre. Et la présence de 2 groupes de partis populistes, chacun des groupes ayant choisi de défendre les intérêts d'un seul des 2 groupes et de désigner l'autre comme étant le responsable de la situation actuelle. Les 2 groupes se rejoignant sur la détestation des "zélites" qui ne prennent pas les bonnes décisions.
La "stabilité" italienne n'a pas réduit la fracture. J'ai été bloqué sur l'autoroute à Bologne par une manifestation massive "pro-Palestinienne", car c'est autour de la question palestinienne que l'opposition entre la gauche et l'extrême-droite italienne s'est cristallisée. Et j'ai vu des politiciens de centre-gauche tenir des propos que ne désavouerait pas Mélenchon chez nous... Les images, vues à la télé, étaient du même acabit que celles vues durant notre crise des gilets jaunes.
Mais, en Italie, il n'existe plus rien entre l'extrême-droite et l'extrême-gauche... Où plutôt, les partis qui survivent ne sont plus audibles, car ils sont tenus pour responsables de la perte de niveau de vie.
La "réussite" de Meloni, lui permet de résister au manœuvres de ses "alliés" qui aimeraient la déloger, tout en continuant de participer au gouvernement.
En fait, votre réponse, et j'en suis désolé, montre une méconnaissance de ce qui se passe réellement en Italie. Meloni est en train de battre les records de stabilité gouvernementale de Berlusconi. Elle le fait en marchant sur une voie étroite, car elle doit essayer de maintenir les performances de l'Italie (et son "ami" Trump lui savonne très bien la planche) et essayer de tenir les promesses de maintien du niveau de vie. Mais, si elle relâche trop les cordons de la bourse, elle risque de retomber dans les travers de Berlusconi qui ont amené le pays sous la férule du FMI et de la BCE. Or, ses soutiens grondent pas mal. Elle a été élue avec un programme d'immigration zéro. Or, elle a validé la régularisation de plus de 500 000 étrangers. Mais, elle n'avait pas le choix, c'était cela où l'industrie italienne qui mettait la clef sous la porte. Elle a besoin de l'aide de l'UE. Ce qui lui permet de distribuer des aides à de nombreux secteurs en difficulté. Car, c'est grâce aux aides européennes que l'Italie survit...
Manifestations à Bologna du 22 septembre.
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