Aigle a écrit:
J'en appelle aux modérateurs : pourquoi est il impossible d'empêcher qu'un sujet consacré à un thème intéressant (la structuration de notre administration territoriale, le retour ou non à plus de centralisation) dérive vers des échanges sur les banlieues, l'immigration et la délinquance ? Pouvez vous ouvrir un autre fil qui évoquerait ces sujets et "nettoyer" celui-ci ?
Le sujet du départ évoquait le cas d'un préfet-fusible qui a sauté suite à des émeutes de banlieues. C'est ce qui a entrainé la dérive.
Plus généralement, modérer est souvent un compromis. Il n'existe pas une seule discussion sans dérive. Sauf celle qui poserait une réponse précise et qui aurait la réponse, toujours aussi précise. Dans presque toutes les discussions, il y a des phrases qui ne se rapportent pas au sujet. Le modérateur à le choix:
- marquer à la culotte et virer toutes ces phrases, au risque de déséquilibrer certaines interventions. Bien netendu, pour qu'on comprenne qu'il est intervenu, il faudrait mettre des
XXXXX Parties supprimées car non en adéquation avec le sujet. Et bien entendu, le gars qui a écrit cela ne serait pas d'accord et ça donne des polémiques sans fin.
- virer purement et simplement tous les posts qui ne respectent pas le sujet. Et là, c'est pire.
- laisser-faire général et souvent on finit par revenir au sujet (je le sais, je connais un forum où la modération n'intervient qu'en cas d'attaques de trolls, de robots ou de propos contraires à la loi et il y a souvent de grandes digressions; mais c'est un petit forum).
- faire ce qu'on fait ici, surveiller que les digressions restent dans un cadre général et siffler la fin de la partie quand ça va trop loin et on repart sur le centre du débat en poursuivant celui-ci ailleurs.
Pour revenir à notre sujet actuel, il se trouve, et je ne suis pas le seul, que je pense que cette histoire de comment on lutte contre la délinquance est l'une des bases du problème. Le gouvernement choisi des anciens flics comme préfets et privilégie une lutte menée par la police, ce qui explique la mise en place de ces préfets "super-flics". L'autre option serait une lutte plus intégrée "police/justice" et là, cette restructuration préfectorale ne sert plus à rien. Or, nous sommes face à un phénomène qui ressemble à la main mise de la mafia sur des régions entières en Italie. A part que pour l'instant en France, ces groupes ne contrôlent que leur citée. Il y a 2 solutions : l'éradication complète, et ça passe par une lutte intégrée ou la justice est à la première place, c'est ce qui a fonctionné un temps en Italie. La seconde solution, qui semble celle choisie par le gouvernement actuel, c'est d'accepter un niveau de délinquance résiduel dans ces cités et de n'intervenir qu'en cas de dérives spectaculaires en mettant le paquet. Une espèce de deal, vous ne vous faites pas voir et on ferme les yeux, si on vous voit au 20h de TF1, on fait intervenir les moyens lourds et vous allez déguster. Les chefs de clans intelligent comprennent le message, les autres douillent. Or, l'expérience italienne a montré que dans ce système-là, dès qu'une place se crée, quelqu'un la prend et on se retrouve avec ce qu'"on nommait l'hydre mafieuse : la police met le paquet et coupe une tête, et une autre repousse. On a la paix que le temps que la tête repousse et retrouve son ancienne puissance.