Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Évitons les envolées lyriques et apprécions calmement la situation

L'absence de majorité claire empêche les parlementaires de contraindre le Président. Celui ci retrouve une marge de manœuvre conformément à la constitution.

Il a tenté un choix vers la gauche avec Cazeneuve.la gauche l'a refusé.

Il est donc logiquement conduit à regarder vers la droite.

Sur le plan psychologique il est clair qu'il y aura des dégâts. Les petits castors de gauche vont finir par de lasser de faire barrage...
LR aura de plus en plus de mal à ostraciser le RN.

Cela rappelle un peu 56 : vote à gauche pour Mendès et paix en Algérie. Mollet Président du conseil envoie le contingent ...

Effectivement, les faits récents entérinent le fait qu'une "troisième" force se soit constituée - dont les contours sont encore mal connus et semblent avoir basculé vers la droite - pour barrer la route à LFI et au RN.
Sauf qu'à la différence de la IVème (où le RPF ne pratiquait pas de "bienveillance" sauf cas de cause nationale), le RN se trouve désormais dans la position d'un arbitre.
Tout ça pour ça...
Moi qui pensait en suivant la campagne des législatives et en écoutant le gouvernement de l'époque que le RN était une réminiscence du nazisme et de tout ce que la Terre avait produit de mal : lui confier désormais la garantie du maintien d'un gouvernement de droite en macronie, j'avoue que cela ne manque pas de piquant et dépasse même le fameux "en même temps" !
En tout cas pareille combinaison aussi bancale ne pourra pas tenir longtemps. Ce sera un gouvernement de technos qui gèrera essentiellement des problématiques transpartisanes, rien de plus.

Tout ce qui importe est le vote du budget qui doit être déposé sur le bureau de l'assemblée le 1er octobre. Autant dire qu'il est prêt et qu'il ne pourra être changé qu'à la marge par le nouveau gouvernement. A noter qu'il n'y a pa eu de loi de finance rectificative de votée, ce qui est un peu curieux. Mais pour voter ledit budget, il faudra peser des oeufs de mouche avec une balance en toile d'araignée.

J'ai toujours trouvé M. Barnier assez falot dans les fonctions qu'il avait occupé par le passé - surtout aux Affaires Etrangères.
Cela dit, c'était il y a presque vingt ans et nous avons vu tellement pire depuis !
Mais, effectivement, il s'engage là dans une voie sinueuse et mouvante...
Il trouvera une majorité, même très courte, pour le budget, qui reprendra vraisemblablement la politique en vigueur depuis des lurettes : l'austérité, sans trop toucher aux niches favorisant l'assistanat. Bref, pas grand chose qui fabrique les richesses qui nous manquent cruellement pour remettre les comptes publics dans le orange (le vert ce sera après l'inévitable banqueroute qui nous guette !).

Les dépenses publiques représentent 57% du PIB en 2023, fichtre, nous croulons sous une austérité sauvage et incontrôlée. La seule bonne question à se poser est de savoir où passe tout ce pognon.

Cazeneuve aurait il appliqué le programme du NFP ? on peut en douter.




c'est sûr : Barnier a trouvé une majorité, à condition de faire des concessions au RN

Il sert aussi à soutenir l'activité privée...

Bref, un tel degré de dépenses payées en grande partie par des impôts prélevés en partie sur les entreprises sert à soutenir ces mêmes entreprises. C'est rigolo comme concept, je te pique de l'argent pour te le rendre sous forme de subventions, d'exonérations ou autres fariboles.

Il s'agit avant tout de frais de fonctionnement de nos administrations et de la redistribution sociale. Dans les deux cas cela semble très mal utilisé, mais ce n'est malheureusement pas neuf. A force de dépenser dans tous les sens des richesses produites ailleurs, rien n'est plus surprenant.
Ce qui manque c'est un vrai plan industriel, comme le passé nous avait habitué de Napoléon III à De Gaulle, en passant par Freycinet.
Mais pour faire cela il faudrait que nos gouvernants disposent de marges de manoeuvre plus larges que celles d'une simple "grosse région" perdue dans une UE technocratique...

Il nous manque aussi des industriels, des jeunes qui quittent leur école d'ingénieurs à 25 ans pour se mettre à leur compte, ou des artisans qui décident de passer à la vitesse supérieure.