Jean-Marc Labat a écrit:
Finalement, on arrive au même résultat dans toute l'Europe, il y a le rat des villes et le rat des champs. Il va falloir que les dirigeants qui ont un peu de jugeotte se penchent sérieusement sur le problème. Le rat des villes traite le rat des champs de facho, le rat des champs traite le rat des villes de woke dégénéré, c'est la thèse (séduisante) de Guilluy à l'échelle européenne, qui est aussi valable pour les USA. On l'a vu en Allemagne avec l'AfD où l'ancienne RDA joue le rôle de rat des champs, en Roumanie, en Hongrie, en Slovaquie. J'y vois le signe d'un rejet d'une Europe fédérale. Un Espagnol n'est pas un Letton et vouloir mettre tout le monde dans le même moule est une vision de bureaucrate, c'est plus facile pour faire des tableaux exxel.
Il y a de nombreuses études de sociologues ou de politologues sur le phénomène. Toutes nos sociétés, je parle au pluriel, puisque le phénomène touche tout le monde occidental depuis des décennies, donc, toutes nos sociétés sont clivées. Clivées en 2 ou en 3, à minima. Car les divers groupes qu'on peut identifier sont fluctuants. Pour l'instant, dans de nombreux pays, les politiques s'en sortent en s'appuyant sur une coalition de divers groupes sociaux aux intérêts proches. Mais les "exclus" sont de plus en plus nombreux et se réfugient aux 2 ailes du spectre politique, quand ils restent concernés par la chose politique. Car la liste des gens simplement exclus du système augmente sans relâche.
Si la solution était simple, elle aurait été trouvée depuis longtemps. Dans tous les partis politiques, on a souvent eu recours au YAKA. Et, on voit bien que ce n'est pas là que réside la solution. Au contraire, c'est habituellement une source de clivage supplémentaire, car divers groupes politiques se scindent en 2, d'un côté les pragmatiques qui acceptent des solutions imparfaites, mais qui vont dans la bonne direction et de l'autre les fondamentalistes qui refusent tout ce qui n'est pas la solution idéale à leurs yeux. Certains pouvant aller vers un jusqu'à-boutisme où ils n'excluent même pas la violence.
Alors, un Espagnol n'est pas un Letton, mais l'Espagne est aussi fracturée que la Pologne (je ne connais pas assez la situation lettone pour juger de leurs clivages), que l'Allemagne, que l'Italie et que la France. On oublie aussi un point important, l'Europe s'est bâtie sur divers principes. L'un d'eux est que les problèmes locaux doivent se régler au niveau local. Or, il y a des problèmes locaux qui se produisent dans presque toute l'Europe, et les États ont gardé la main sur ces problèmes. Alors qu'on ne cesse de dire que "c'est la faute à l'Europe".
Toute l'Europe, du fait de sa richesse, est confrontée au phénomène des migrants venus de l'extérieur. Et, c'est un problème qui se gère différemment dans chacun des États, car l'ensemble des pays européens ont refusé de mettre en commun une politique commune. Il y a juste quelques règles communes pour l'accueil et le refoulement des migrants. L'Italie reproche aux policiers et gendarmes français de parfois déposer des migrants refoulés à la limite entre les 2 pays. Maintenant que l'Allemagne multiplie les contrôles aux frontières, on commence à voir poindre les mêmes doléances dans certaines régions frontalières entre la France et l'Allemagne...
En ce qui concerne la résolution de certains problèmes, en Europe, on devrait prendre exemple sur les USA. Comme ils se sont retrouvés confrontés aux problèmes avec une avance de 5 à 10 ans, on sait ce qui n'a pas fonctionné chez eux, et même de temps en temps pourquoi ça n'a pas fonctionné. Or, depuis 40 ans, je constate qu'il y a toujours des politiciens européens pour prendre exemple sur ce qu'ils ont fait, et qui a lamentablement échoué. Le résultat est que nous ne sommes pas meilleurs que les USA et que ce qui a merdé chez eux, merde aussi chez nous. Et pourtant, les populistes continuent de nous les citer en exemple, car cela séduit les électeurs.