Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Le sujet revient sur la table avec Trump.

Mais on évoque rarement la démographie

UE 449 millions d'habitants
Russie 143 millions d'habitants

Qui a peur de qui ?

Cette ritournelle visant à faire croire que la Russie veut envahir toute l'Europe est de la communication savamment et maladroitement produite par Kiev, Varsovie et les Etats baltes, alors qu'il n'en est rien.
C'est un moyen supplémentaire pour Kiev de trouver fonds et armes ailleurs, alors qu'ils ne couleront plus à flot depuis Washington.
Le piège est énorme pour les pays d'Europe occidentale, mais visiblement leurs dirigeants et leurs opinions publiques semblent tout doucement tomber là-dedans.
Que nous en soyons préservés, dans le cas contraire ce serait un troisième suicide - rappelons que les deux premiers avaient profité aux Etats-Unis.

Ce n'est pas le tout d'avoir 449 millions d'habitants. Combien de soldats, fort peu, combien de drones, machine qui a révolutionné la guerre, quasiment aucun, combien de chars, ridicilement peu, d'artillerie, encore moins. Et les jeunes européens n'ont pas envie de se faire trouer la peau pour Riga ou Vilnius.

Deux choses.

A jean Marc

La démographie permet de penser que l Union européenne a le potentiel humain suffisant pour se défendre. Reste la volonté de financer les forces classiques (et nucléaires) évidemment.

Quant à vous cher Duc

Certes les Baltes et les Polonais exagèrent mais au vu de leur expérience historique on peut comprendre leur anxiété...

La démographie, oui, la volonté dubito.

Oui et oui !
Ils exagèrent pour ceux qui connaissent l'histoire dans les grandes lignes et cela semble fonctionner, ce qui est inquiétant.
Car, en aucun cas Poutine et la Russie d'aujourd'hui n'ont le pouvoir, la volonté et la force de reproduire ce qu'à pu faire un Alexandre Ier, un Alexandre III ou encore un Staline en leurs temps, surtout après un conflit aussi couteux que celui qui semble s'achever en ce moment.
Cette fuite en avant qui vise à jeter de l'huile sur le feu en permanence pour que le risque de conflit ne s'éloigne jamais - quitte à le provoquer - est aussi grave que dangereux.

Supposons que vous ayez tort (c'est une hypothèse pas un avis) :
Si les russes étaient prêts à assumer le risque d'une attaque directe contre l'OTAN. Pourquoi ouvriraient-ils un front éloigné dans les marécages d’Estonie qui débouchent sur une mini-mer Otanienne alors que le détroit des Dardanelles est plus proche de ses forces actuelles et ouvre sur la Méditerranée où ils ont des alliés et dont les Russes rêvent depuis le "Grand Jeu" ?

Désolé pour la longueur de mes phrases.

Parce que les Russes ont un cerveau - à la différence de certains dirigeants d'Europe occidentale actuellement - et ils n'affronteront jamais l'OTAN où que cela soit.
Dans moins de cinq ans le poids démographique leur fera totalement défaut et à moins d'avoir le projet de se suicider collectivement, ils n'iront ni vers les Dardanelles, ni vers les Etats baltes.

Je plussoie. L'armée américaine a fait en 1991, pendant la guerre du Golfe, une démonstration magistrale de la puissance qu'elle était capable de déployer. Et jamais il ne laisseront les Russes avancer contre des pays membres de la CEE. (Et cela quoi qu'en dise Trump.)

Poutine est peut-être agressif, mais il n'est pas demeuré.

Le problème est que je n'en vois pas l'intérêt. Les pays baltes donnent certes accès à la Baltique, mais c'est un cul-de sac. La Pologne, pareil. Les Soviétiques ont piqué ce qu'ils voulaient annexer à la Finlande en 1945, et à part du bois , je ne vois guère l'intérêt.

Si je comprends bien l'aversion de la Russie d'avoir l'Otan à sa porte, à l'époque des missiles intercontinentaux et des satellites d'observation, je ne vois pas le danger.