C'est clair qu'on n'a pas une culture de la négociation, mais il va falloir y arriver, même si ça se limite à quelques projets sur lesquels "tout le monde" est d'accord.
Mais on voit déjà des gens de droite et de gauche "refuser toute entente et toute compromission", ce qui est ridicule quand on voit le nombre de députés de droite élus avec des voix de gauche ou l'inverse. (En même temps, quand un Mélenchon ou un Wauquiez tient ce genre de discours incendiaire dans les circonstances actuelles, on sait parfaitement qu'ils pensent à la présidentielle : l'occasion est trop belle de crier à la trahison. - Wauquiez élu au second tour avec 60%, qu'on ne me raconte pas qu'il n'a pas bénéficié des voix de gauche !) Mais bon, espérons qu'il se trouvera suffisamment d'honnêtes gens pour s'entendre.
Vu de ma fenêtre (électeur de "gauche modérée", et croyez bien qu'il n'est pas facile tous les jours de voter socialiste. François Hollande qui revient pavoiser - "à l'appel du pays dans ses profondeurs"
comme le disait de Gaulle - ça me rend fou furieux.)
Le pacte républicain fonctionne, et c'est un message à long terme. ça m'a demandé beaucoup d'abnégation : d'abord je me suis dit que le Nouveau Front Populaire me faisait voter potentiellement pour Mélenchon et les écologistes, que j'aime tant, et au tour suivant la discipline impliquait que je vote éventuellement à droite. (Ce qui est arrivé à ma maman - je fêtais mon anniversaire au bord de la rivière, dans une circonscription de Dole, où elle vote - qui se demande encore ce que peut signifier "droite - centre - indépendants" - Centre, j'ai répondu "c'est Bayrou", indépendants, on n'a pas su lui dire !
)
Et comme aucune bonne action ne saurait rester impunie, pour ma pénitence j'ai dû voter Dominique Voynet, parachutée à Besançon - elle est doloise - dans une circonscription imperdable.
(Au passage, les scores élevés du RN en Franche-Comté c'est deux circonscriptions à Sochaux-Montbéliard, et deux à Belfort, ce qui en dit long sur le vote ouvrier.)
Autant dire que je me garde de toute illusion (ce n'était pas une présidentielle, pour laquelle je ne vois pas les futurs leaders) mais j'ai apprécié la pancarte d'une "copine Facebook" qui a titré "Tout de même, quand la gauche est unie !" (on en est loin) et "en attendant le grand soir" a ajouté une dédicace à l'adversaire : la chanson "Non Julien tu n'auras pas ma rose !"
Je m'en excuse pour les éventuels électeurs RN, mais c'est le seul truc de la soirée qui m'a franchement fait rigoler !