Jean-Marc Labat a écrit:
La décentralisation est naturelle en Allemagne, pays qui n'a jamais été centralisé, sauf sous Hitler. On est Bavarois avant d'être Allemand.
D'après plusieurs articles dans mon quotidien régional, le Bade-Wurtemberg ne répond pas à cette identité "naturelle". Quand il a été créé, en 1952, il est né du regroupement de 3 lands créés par les alliés. Mais, surtout, il regroupe des souabes et des wurtembergeois. Cf :
Wikipedia : Bade-Wurtemberg.C'est un cas intéressant pour l'Alsace, mais aussi pour diverses autres grandes régions françaises. En fait, si je me souviens bien de mes lectures, tous les habitants de ces lands n'étaient pas favorables au regroupement, pour des raisons historiques. Les 2 royaumes, bien que membres du SERG étaient souvent en concurrence. A certaines époques, on se faisait souvent la guerre entre voisins.
Voici une carte administrative du Land :

Ayant fait des séjours touristiques dans au moins 2 districts différents du Land. Et, il y a bien une identité culturelle propre à chacun des districts. Ceci pour répondre à ceux qui disent que l'identité spécifique de telle région française peut se dissoudre dans des grandes régions. Si elle se dissout pour si peu, c'est qu'elle n'était pas si forte que cela...
Toujours dans mon quotidien, j'avais lu l'interview de 2 présidents de grandes régions, une de gauche et une de droite. Ils répondaient à des questions portant sur la CEA. Et à la volonté d'indépendance, l'une des réponse a été : pourquoi voulez-vous redevenir des nains ? Et l'autre expliquait que plus la région était grande, plus les discussions étaient faciles, aussi bien avec les grandes entreprises, qu'avec l'administration centrale, qu'avec les instances européennes ou internationales. Et cela permet des économies d'échelles, mais aussi de capter plus de subventions. Mais, cela augmente aussi certaines dépenses.
Alors, il faudrait pouvoir remettre à plat le système. Couper dans l'imbroglio des agences de conseil, de pilotage, de suivi, de contrôle, de ... Il faut remettre le politique à sa place : il doit décider de la politique à mener en fonction des désidératas des électeurs. Les fonctionnaires doivent être là pour éclairer sa prise de décision, puis pour la mise en application et le suivi. On a créé des agences indépendantes, parfois, on les a même mises en concurrence. Il faut réintégrer une partie de ces agences au sein des appareils des collectivités locales. L'idée, dans la création de ces agences, serait qu'une task-force limitée en personnel peut-être plus efficace qu'une administration trop populeuse aux responsabilités diluées. Mais, il y a visiblement trop de ces agences...