Ca peut servir un débat géopolitique concernant l'utilité des idiots utiles.
1. Dieudonné est devenu un idiot utile, au service de l'internationale chiite. Il n'y a plus d'idiots utiles aussi efficaces que les apôtres du marxisme-léninisme. Cela me fait d'ailleurs penser que les idiots utiles ne peuvent être qu'Occidentaux pour des raisons inhérentes de valeurs de cette aire culturelle (compassion chrétienne ou judéo-chrétienne universaliste).
2. Je suis très sensible aux zombifications. L'envoûtement de cet homme, autrefois emblématique du combat anti-communautariste (et donc antiraciste), démocratique et libéral, par un cynisme communautariste (musulman, anti-israélien...) et totalitaire me désarme.
3. Je viens de lire un très intéressant article d'un vieux Sciences & Avenir de 2009 sur la manipulation ainsi qu'un obscure ouvrage récent sur la propagande soviétique en France. J'en déduisais que l'émotion est ennemie de l'intelligence et que l'ouverture émotionnelle constituait la base de toute cette propagande misérabiliste, socialiste, féministe, tiers-mondiste, etc. (N'y voyez pas trop de mépris, elle fonde mes valeurs morales.)
"Voyez ces pauvres pauvres, esclaves, femmes, indigènes, indignez-vous (sic), révoltez-vous, préparez-vous à tuer pour leur légitime défense - et la vôtre donc" et surtout avant de réfléchir car l'émotion devance la raison (l'explication est peut-être neuro-endocrinologique et devrait résulter d'une sélection naturelle bien pesée, une réaction instinctive et émotive semblant plus courante, économe et utile face au stress qu'une réflexion trop longue).
Les idiots utiles ne procèdent pas autrement, les plus habiles, sus-mentionnés, le firent intentionnellement, les autres calquent leur discours.
4. Dieudonné nous fournit heureusement, par sa sincérité qui permet d'ailleurs, de part et d'autre, la touchante courtoisie de l'entrevue, sa propre contradiction. Puisque "on ne peut pas imposer la misère" ou "la souffrance", au nom de quoi ouvrir les portes de l'émotion sur la commisération envers les Palestiniens ?
Contre les pitiés mal-placées, est-il un meilleur rempart que la considération d'avoir "déjà donné" ?
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