Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Un Français de retour de Washington m'a expliqué hier que les démocrates avaient été très mauvais comme en 2016.

Par exemple, ils ont nié trop longtemps le déclin intellectuel de Biden. Ils ont trop compté sur le soutien des stars de Hollywood et des grands journaux progressistes. Et surtout ils ont méprisé et injurié les électeurs de Trump- ce qui a ulcéré les classes moyennes et ouvrières qui souffrent en plus beaucoup de la hausse des prix.

Il y a une part d'injustice dans tout cela car le chômage est très bas tandis que la hausse des salaires est aussi une réalité. Mais Harris n'en a tiré aucun profit.

Ce que je crois, c'est que Trump a parlé à tout le monde alors que les démocrates n'ont parlé qu'aux minorités. La somme des minorités n'a pas fait une majorité.

J'ai trouvé cette analyse sur QUORA

Je suis américain. Je n’ai pas voté pour Trump, et je ne voterais jamais pour Trump, mais je n’étais pas non plus heureux de voter pour Kamala Harris. La réalité de notre situation est que nous avons un système bipartite qui est totalement contrôlé par ces deux partis. Ils ont fait tout ce qui était légalement possible pour minimiser la disponibilité de candidats tiers à tous les niveaux du gouvernement. Ils l’ont fait en établissant un processus d’élection multiple pour désigner des candidats aux fonctions fédérales.

Lors de cette élection de 2024, les républicains ont suivi le processus. Les démocrates, en revanche, n’ont PAS suivi le processus électoral établi et ont plutôt remplacé Harris par Biden lorsqu’il est devenu clair que Biden était incapable d’exercer la présidence pour un autre mandat. Harris n’a JAMAIS suivi le processus de candidature dans chaque État. Il n’y avait donc aucun moyen de garantir qu’elle pourrait gagner, même le choix de son propre parti. Elle a été choisie, PAS ÉLUE/NOMINÉE. En tant que tels, les démocrates ont essentiellement fait un choix de candidat sans même la confirmation de leur propre parti et de ses membres qu’elle était le bon choix. Ils ont simplement supposé que les Américains la choisiraient uniquement parce qu’elle n’était pas Trump. Ce n’est pas une stratégie efficace. Elle s’est avérée correcte lorsque Trump a remporté tous les « États clés » pour assurer une victoire au collège électoral.

La vérité est que Harris n’a jamais GAGNÉ la confiance de la majorité des électeurs américains. Il faut plus que ne pas être Trump pour gagner une élection.

Nous ne sommes pas des idiots, nous avons juste reçu un choix extrêmement mauvais de la part des deux principaux partis. Tout comme en 2016 (où j’ai « jeté mon vote» sur un candidat tiers plutôt que de voter pour Trump ou Hillary Clinton »).

Maintenant, nous sommes coincés avec Trump jusqu’au 20 janvier 2029, ou sa disparition, selon la première éventualité.

L'éviction de Biden a été fort tardive, ceci explique peut être cela.

Largement ? Ca, c'est ce qui se disait au lendemain du jour du vote. Ensuite, une fois tous les bulletins décomptés et les recours finis, la situation est un peu différente. Les chiffres officiels montrent que Trump est sûrement le président le plus mal élu de ces 60 dernières années. Mais, le chiffre qui peut le plus surprendre ceux qui ne sont pas habitués au système américain, c'est qu'il aurait suffit que 232 583 électeurs américains, situés dans les "swing states" votent différemment ou s'abstiennent pour que le résultat soit différent.

https://www.jean-jaures.org/publication/11-chiffres-sur-lelection-presidentielle-de-2024-aux-etats-unis/

https://www.ledevoir.com/monde/etats-unis/824582/quel-point-ecart-entre-trump-harris-est-il-resserre-ces-derniers-jours

A contrario, Robert F. Kennedy Jr s'étant retiré tardivement, et des électeurs ayant déjà commencé à voter par correspondance, faut-il créditer Trump des 748 272 qui s'étaient déjà portées sur celui-ci ?

Largement signifie que Trump a également imposé les républicains dans les deux chambres du congrès.

Trump ? En fait, un certain nombre ont été élus car les électeurs croyaient en eux. Comme chez nous, en fait. Et, certains pourraient reprendre une certaine liberté. C'est d'ailleurs déjà le cas. Au moins un sénateur républicain a voté contre la nomination de Kennedy en tant que secrétaire d'état à la santé.

En France, on a vu aussi cela sous Sarkosy, par exemple. Quand il était haut dans les sondages, il n'y avait pas de voix discordantes dans sa majorité. Lorsqu'il a baissé dans les sondages, on a vu "apparaitre" des députés et des sénateurs qui appelaient à une inflexion de son programme sur tel ou tel point. Ne parlons pas de Hollande qui n'a jamais eu de majorité parlementaire à cause de l'opposition d'un grand nombre des députés PS élus lors de sa mandature.

C'est JFK qui a été le président le plus mal élu (100 000 voix d'avance) de ces 60 dernières années.

Concernant Trump il est actuellement dans un état de grâce - car il contrôle les deux chambres en plus -, mais cela ne va pas durer longtemps.
Et aux Etats-Unis, il n'y a pas les même godillots qu'en France (enfin lorsque l'Assemblée nationale est du parti du président ou du 1er ministre faudrait-il désormais ajouter...), beaucoup ne suivent pas forcément les consignes de vote du parti majoritaire.

C'est un des scénarii possibles, pour Trump. Qu'il se retrouve en face d'une sorte de Knesseth, qui devait bien compter 30 ou 40 partis politiques, dont beaucoup "rassemblant" 2 députés, voir un seul !

Et de la proportionnelle intégrale, préservez-nous Seigneur !

Pour remettre les choses en place regardons les chiffres

Bush en 2000 - 50 456 002 voix
47,87 %
 Al Gore –50 999 897 voix
48,38 %

Trump en 2016 : 62 984 828 voix
46,09 %
 Hillary Clinton – 65 853 514 voix
48,18 %

Trump en 2024 - 77 302 580
49,80 %
Kamala Harris – 75 017 613
48,32 %