Duc de Raguse a écrit:
- géopolitiquement, la France n'a plus rien à dire au monde, elle se contente simplement de commenter ce que les Etats-Unis disent et de le suivre : il est donc inutile de s'adresser à elle ;
Comme tout Etat qui a renoncé à une brutalité armée non contrecarrée.
Méandre a écrit:
J'ai l'impression que l'on n'a pas su saisir notre chance malgré un positionnement historique favorable, une stratégie de gestion des élites de ces pays qui aurait pu nous être également favorable et des liens culturels qui ne demandaient qu'à être mis en lumière.
Mieux vaut pour la France que ses relations passées avec la nation malienne ne soit pas trop exposées : elle a détruit l'Empire malien qui régnait sur l'Afrique de l'Ouest et dévasté la population malienne durant la première guerre mondiale. Les nationaux maliens ne comptent pas parmi les Africains qui ont bénéficié de la colonisation française, avec l'éradication de leur esclavagisme. L'unique bénéfice malien vis-à-vis de la France est l'arrêt de l'invasion djihadiste et touarègue en 2011.
Jean-Marc Labat a écrit:
Il semble que la France se fait proprement éjecter d'Afrique de l'ouest. Après le Mali, le Burkina-Faso, voici le Niger et la compétition pour remplacer son influence menace d'être rude avec les EU sur le coup, concurrencés par la Russie et la Chine qui se tient en embuscade.
Je connais mal la politique de la France dans cette région, comment en est on arrivé là, quelles sont les erreurs qui ont été commises ?
1) La lecture est trop superficielle : nous n'avons affaire là qu'à des gouvernements putschistes qui, aux prochains putschs, seraient tout aussi bien, ne serait-ce que par réaction contre les prédécesseurs - et comme eux -, déloyaux et donc pro-français.
2) On en arrive là en s'acoquinant avec des chefs d'Etat qui peuvent privilégier leur ethnie aux dépens d'autres ethnies de leurs Etats ; parce que leurs ennemis se servent du discours anti-occidental, historiquement dispensé par les Anglo-Saxons et les Soviétiques, pour trouver des boucs émissaires ; parce que nous sommes restés en lien avec ces Etats pour de mauvaises raisons, par nostalgie impériale, presque impérialiste, et repentance post-chrétienne (chercher partout et tout le temps en quoi nous sommes mauvais) ; parce que ces peuples doivent créer des frontières nationales pour se retrouver chacun chez soi, comme en Europe occidentale, et que toute ingérence étrangère contraire crée immanquablement des réactions xénophobes, comme durant les révolutions néerlandaises, suisses, américaines, françaises...
Le sens de l'Histoire est que les nationaux Maliens/Guinéens se créent un Etat expurgé de tous les non Maliens-Guinéens et amputés de tous les territoires où ils sont minoritairement présents, lesquels deviendront des Etats indépendants expurgés de toutes leurs minorités nationales. Le sens de l'Histoire, c'est ce que l'Europe occidentale est devenue aux XIXe et XXe siècles. C'est ce qui attend l'Afrique, l'Asie et l'Europe orientale et tant que ce ne sera pas terminé, il y aura, comme en Europe occidentale,
des guerres soi-disant civiles qui sont, en réalité, des guerres
d'indépendance intra-étatiques mais internationales, inter-ethniques, inter-tribales et inter-généalogiques entre soi-disant nations, ethnies, tribus et généalogies.