Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Il reste 200 djihadistes français pro-Daech dans le territoire sous contrôle du HTS. Ce serait bien que les Syriens ne laissent pas rentrer et s'en vengent.

A mon avis, les Kurdes vont morfler. Si, comme je l'ai entendu dire, Erdogan est derrière ceux qui ont pris le pouvoir à Damas, ce seront les premières cibles.

A priori, il resterait également 6000 prisonniers de Daech retenues par les kurdes. Si ces derniers sont lâchés par les occidentaux, je doute qu'ils ne les gardent indéfiniment.
Ce compte rendu du conseil de sécurité du 14 novembre 2024 apporte quelques éléments sur la menace terroriste
https://press.un.org/fr/2024/cs15899.doc.htm

Le second point intéressant concerne la Turquie. A priori, Erdogan serait à la manœuvre, il aurait soutenu les rebelles et obtenu un accord avec la Russie et l'Iran de non intervention. Ce qui expliquerait la rapide prise de contrôle du pouvoir en Syrie.

Il faut peut-être s'arrêter sur la Turquie qui vient de voir sa note relevé à BB+ par les agences de notation. Malgré un tremblement de terre désastreux en 2023, environ 100 000 morts, le pays arrive à se sortir de la période difficile d'inflation endurée par la plupart des Etats. La livre Turque s'est stabilisée. Les exportations turques ont bondi au cours des 5 dernières années... Sa position géopolitique de "non-alignement" en fait un pays de plus en plus important sur le plan économique et diplomatique. L'Europe n'a pas voulu de la Turquie, cependant elle reste un partenaire privilégié. Avec toutes les destructions réalisées en Syrie, au Liban et en Palestine, la Turquie se voit offrir un boulevard économique pour ses 85 millions d'habitants. De fait, les actions des entreprises du bâtiment en Turquie ont vu leurs actions très fortement bondir après la crise en Syrie. Est ce que les israéliens poursuivront leur politique de la terre brulée jusqu'à s'attaquer à un membre de l'OTAN quand eux-mêmes n'en font pas parti ? Comment vont-ils réagir face à un probable désengagement iranien dans la région au profit du Turc ? Pas sûr qu'ils y gagnent au change. Malgré l'euphorie d'une grande libération, il y a fort à parier que la Syrie va être en proie à de nombreuses entreprises de déstabilisations, comment les nouveaux protagonistes du pouvoir vont ils s'y prendre, c'est la grande inconnue?

Il est vrai que les grands gagnants dans la région sont Israël et la Turquie. Cela dit, il ne sont pas dans une situation si antagoniste que cela et savent s'entendre sur l'essentiel.
Les Turcs sont assez malins pour savoir quelles lignes ils ne doivent pas franchir par rapport à leurs alliés de l'OTAN. Ils ont toujours eu un traitement de faveur de la part de ces derniers, n'oublions pas qu'ils occupent illégalement plus de la moitié de l'île de Chypre depuis 1974. Pas grand monde n'avait bronché alors...

Le canard enchaîné de cette semaine nous explique que le nouveau gouvernement syrien bénéficie des conseils d'un cabinet de consultants britannique : Inter Mediate fondé par un proche de Tony Blair et de Keir Starmer.

Intéressant n'est ce pas?

Lawrence où es tu?

Pour apprendre aux islamistes à montrer patte blanche...

"Lawrence reviens, ils sont devenus fous !"

Je me suis trompé, ce ne sont pas les Kurdes qui morflent, ils sont protégés par les EU, ce ne sont pas les Druzes non plus, couverts par Israël, les chétiens sont un peu massacrés, mais la Russie montre les crocs, ce sont les Alaouites qui sont allègrement passée au couteau ou à la Kalach. Il faut dire qu'ils ne sont soutenus par personne et que la famille Assad était de cette confession. Bref, l'islam modéré qu'on nous vantait est aux abonnés absents.

Il y a 2 récits divergents sur ce qui se passe en Syrie. Dans ces 2 récits, le fait déclencheur serait l'attaque de "pro-Assad" contre les "forces gouvernementales". Dans les 2 récits, on raconte que des renforts ont été envoyés. L'un des récits prétend que les violences seraient le fait de ces renforts. Le second laisse entendre que le gouvernement légal tente de ramener le calme et promet des sanctions aux responsables des violences. Il y aurait des milices qui auraient laissé libre cours à leur haine des alaouites, mais aussi de tout ce qui ne serait pas des musulmans de la même obédience qu'eux.

Comme personne n'a, ni les moyens, ni l'envie d'intervenir, les populations civiles sont laissées à leur sort et on verra comment le pouvoir "central" va réagir. Parmi les morts, il y a aussi des alaouites étiquetés "opposants à Assad". La violence semble se faire sur l'appartenance ethnique et non pas sur le soutient ou l'opposition à Assad et son clan.