Les rebelles chiites semblent avoir pris la capitale Sanaa :
Des rebelles chiites, engagés dans des combats avec des miliciens sunnites, se sont emparés dimanche du siège du gouvernement et de plusieurs sites stratégiques et militaires dans la capitale du Yémen avec le soutien apparent d'une partie de l'appareil d'Etat.
Simultanément, l'agence officielle Saba annonçait la démission du Premier ministre Mohamed Basindawa pour protester, selon de hauts responsables, contre le président Abd Rabbo Mansour Hadi qu'il a accusé de "monopoliser le pouvoir". Signe de la confusion, la présidence a affirmé, selon Saba, que M. Hadi n'avait pas reçu de lettre de démission. Le président avait qualifié vendredi l'offensive rebelle chiite de "tentative de coup d'Etat".
La radio d'Etat, le commandement général des forces armées, le QG de la 6e région militaire, le siège de la 4e brigade, le département de la propagande du ministère de la Défense, mais aussi le Parlement, la Banque centrale et l'Aviation civile sont rapidement tombés dimanche aux mains des rebelles qui ont fait des avancées spectaculaires vers le centre de Sanaa, selon des responsables.
Pour leur part, les services de sécurité ont été appelés à "ne pas affronter" les rebelles chiites d'Ansaruallah, appelés houthis, dans une déclaration attribuée au ministre de l'Intérieur. "La situation évolue à la vitesse grand V", a dit un diplomate occidental, faisant état aussi de mouvements rebelles non loin de la résidence du président.
Peut-on imaginer que cela fera tache d'huile, notamment à Bahrein où un printemps arabe chiite, curieusement oublié par les Occidentaux celui-là, avait éclaté. On imagine que le renouveau chiite dans la péninsule arabique rend l'Arabie Saoudite très fébrile...
|