Geopolis a écrit:
Personne n'a défini Daech. Comme
Le Point de la semaine dernière l'écrivait, même Daech n'est pas cohérent quand à l'énoncé (et au sigle) de son intitulé. Raufer précise notamment que les 50 plus hauts dirigeants de Daech ne sont pas des radicaux sunnites, mais tous d'anciens dignitaires du régime baasiste irakien,
Qui sont donc ces hauts dignitaires du Baas? Je vois bien quelques ex-militaires irakiens dans l'organigramme de daesh, de là à en faire une succursale du Baas. Les Baasistes en Irak sont entre autres représentés dans la JRTN, liée à la secte soufie des Naqshbandi, ils se sont alliés à Daesh en 2014 lors des grandes offensives. Mais les rapports sont bien sûrs délicats et je crois que l'alliance n'est plus d'actualité. Le GMCIR est autrement plus baasiste que Daesh.
Geopolis a écrit:
:arrow: La première action que Daech fit en entrant en Syrie fut non pas de démolir le régime syrien mais la rébellion sunnite syrienne (al-Nosra/al-Qaeda).
Daesh est un groupe opportuniste, ils ont pris des territoires à ceux qui leurs paraissaient les plus faibles, ils ont été ralliés par des unités entières de rebelles.
Geopolis a écrit:
Si les dirigeants de Daech sont les mêmes que ceux du Baas, cette politique n'est pas incohérente. Les dirigeants formés par l'Union soviétique (donc ceux de l'Irak d'Hussein comme ceux de la Syrie des el-Assad, mais aussi ceux d'Algérie, d'Indochine, de Cuba...) apprennent à éliminer les concurrents avant d'attaquer les ennemis communs soi-disant désignés comme prioritaires (pour Daech, les hérétiques musulmans non sunnites).
Toujours les géniales et machiavéliques tactiques soviétiques, si efficaces... Vous avez le nom d'un seul dirigeant de Daesh formé en URSS pour appuyer cette théorie?
Geopolis a écrit:
On notera encore que l'armée russe frappe prioritairement al-Nosra et non Daech en Syrie.
La vulgate journalistique la plus éculée est faite pour vous. La Russie frappe Daesh, l'armée syrienne avance dans des régions tenues par Daesh (l'aéroport de Kuwereis par exemple), mais effectivement, les kilomètres de désert de Daesh ne sont pas encore une priorité.
Geopolis a écrit:
On sait que le régime syrien accueillit des rebelles arabes sunnites irakiens sur son territoire pour les protéger contre les Américains et le régime chiite irakien, qu'il libéra des extrémistes sunnites au début de la guerre civile. On peut supposer que le régime syrien a voulu (et en ce cas réussi à) utiliser les djihadistes sunnites pour gâter la rébellion sunnite syrienne en la condamnant régionalement
Les extrémistes qui ont été libérés en 2011, on sait exactement ce qu'ils sont devenus: pour l'essentiel, ils ont fondés le groupe Arhar al-Sham qui reste encore aujourd'hui un des plus efficaces et un des plus authentiquement syrien (même si comme partout les djihadistes étrangers sont nombreux) parmi les rebelles. Sans ce groupe la rebellion serait probalement aujourd'hui un souvenir. En fait cette libération n'était pas un complot machiavélique mais bien une tentative de conciliation du gouvernement comme de nombreuses autres à l'époque. Tentatives vouées à l'échec par la faute d'une opposition qui avait déjà un agenda unique bloqué à Ryad et Doha, renverser Assad.
Geopolis a écrit:
(Iran, Hezbollah) et internationalement (pays occidentaux, Chine). L'a-t-il fait en concertation avec ces djihadistes sunnites venus d'Irak et d'ailleurs ? Daech aurait-il ensuite "trahi" cet accord avec le régime syrien quand l'organisation s'est trouvée en mesure de gérer son propre territoire ?
Ben non puisque c'est bien d'Irak que sont venus dès 2011 des hommes et des armes pour soutenir la rébellion. Il n'y a pas eu d'accord, même si le comportement de la Syrie face à la guerre d'Irak a été ambigu.