Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Malgré un récent échange de prisonniers, les négociations pour un éventuel plan de paix semblent dans l'impasse. L'incursion ukrainienne en Russie a mis fin à la diplomatie. La voix des armes a pris le dessus. Or, je trouve assez surprenant la stratégie soutenue par Mr Zelenski ; Engager ses hommes dans une offensive en territoire Russe, à priori sans en informer ses alliés (l'Allemagne réduit son soutien), à quelques mois de l'hiver, avec un front à l'est qui s'effrite de plus en plus... à part d'un point de vue médiatique, je crains le revers Biélorusse (car il doit bien y avoir un accord d'assistance militaire en cas d'agression). C'est à la fois risqué et démobilisant pour les troupes sous le feu à l'est.
La tournure de ce conflit est à surveiller de près.

Cette percée contre-productive d'un point de vue tactique est juste une opération de communication court-termiste destinée à montrer aux souteneurs occidentaux de Kiev et à la population ukrainienne que le régime est capable d'entrer en territoire russe et de gêner Moscou.
Et ensuite ?
Une fois que tout le monde aura compris que ce n'était qu'un feu de paille, il se passera quoi ?
En attendant, les Russes progressent très lentement - mais très certainement - dans le Donbass.

L'Allemagne soupçonne l'Ukraine d'avoir fait sauter Nord Stream, ce qui expliquerait la baisse de son implication, plus que des restrictions budgétaires. Les prochaines élections sont en septembre 2025, et je pense que Scholz va sauter.

Si l'Ukraine a participé de près ou de loin à ce sabotage, rien n'aurait été possible sans l'aval (et le soutien logistique : ce n'est pas avec le matériel décrit qu'on réalise ce genre d'opération) de Washington, qui n'a jamais voulu de ce gazoduc.
Une manière de punir l'axe Paris-Berlin-Moscou créé dans le contexte du refus de la guerre en Irak ?
Ce sabotage a eu pour conséquence d'éloigner durablement Berlin et Moscou, coupant le cordon ombilical de l'énergie. Quant à Paris ce n'était déjà plus grand chose depuis que Sarkozy s'était aligné totalement sur Washington à partir de 2007.
Oui Scholz sautera - sauf accident - et je pense qu'il le sait très bien.

En général, les conversations entre belligérants sont tenues en secret. Par exemple, il y eut des contacts entre l'Allemagne et l'URSS durant la guerre à plusieurs reprises, au début à l'initiative des soviétiques, puis à partir de 1943 à celle des Allemands.

Le lecteur pourrait croire que l'Ukraine et la Russie étaient proches d'une solution diplomatique avant le déclenchement de l'incursion ukrainienne en Russie. Rien n'est moins sûr. N'oublions pas les propos tenus par Poutine le vendredi 14 juin.

Il semble probable que cette incursion est jetée un froid dans d'éventuelles négociations de paix. Disons que la Russie, de part sa prédation territoriale, peut se targuer de vouloir négocier. A l'inverse, les ukrainiens, spoliés, sont forcément moins disposés à négocier. Mais on ne vit qu'une fois, la population doit se lasser de reconstruire , de grelotter et de compter ses morts. Malgré tous les talents de communicant de Mr Zelenski, il va devoir mettre le costard et s'assoir à la table des négociations. A moins qu'un autre ne le fasse à sa place. Pour moi, bien qu'héroïque, ils ne tiendront pas un an de plus. Et depuis quelques mois, à part l'incursion de Koursk (un coup d'éclat dans l'eau) chaque jour qui passe, l'Ukraine perd un peu plus de territoire. Alors, je mouille le maillot, pronostic d'une fin de guerre, mars avril 2025, fin des combats, ils arrêtent de s'entretuer.

Le lecteur pourrait croire que Poutine était favorable à l'ouverture des négociations et qu'il a changé d'avis quand l'armée ukrainienne a commencé l'incursion en territoire russe. Rien n'est moins sûr. N'oublions pas les propos tenus par Poutine le vendredi 14 juin.