Duc de Raguse a écrit:
Washington a forcé son allié à accepter la négociation
Que l'on aime ou pas Trump, Washington a, je l'espère, permis à l'Ukraine d'ouvrir ses yeux sur sa situation militaire défavorable, et ce, depuis plusieurs mois.
Bien sûr, il y a le combat moral, le choix de se battre contre un envahisseur, un occupant, pour un idéal commun de respect de l'intégrité de son prochain. Bien sûr, il n'y a pas à mépriser cette opinion, elle est "noble", héroïque, salutaire. C'est se battre pour une idée, des valeurs, des principes.
Doit on pour une idée faire abstraction de la réalité du terrain où tous les jours des gens meurent au combat ? Si demain le conflit s'arrête, alors très bien, enfin, hourras, mais que de temps perdu, que de vies perdus.
Bien sûr qu'il fallait soutenir l'Ukraine, mais aussi être lucide sur les dynamiques enclenchées. Et lorsque sa population meurt chaque jour un peu plus, lorsqu'elle perd aussi chaque jour un peu plus de terrain, nous aurions dû émettre l'idée qu'il était temps d'envisager une trêve, un répit pour les soldats. Les Européens ne l'ont pas fait. Il serait intéressant de déterminer la date exacte à laquelle l'Ukraine aurait dû entamer des négociations, comme le point culminant d'une courbe, le point de bascule où il faut revoir ses positions. C'est pour le diplomate, le basculement.
D'ailleurs, est ce que la Russie, qui traine des pieds, va accepter le cessez le feu ? Peut-être, peut-être pas, j'ai du mal à croire que Poutine va accepter la paix de l'américain, et s'il le fait, est ce que son parti et les représentants du pouvoir en feront autant, ne joue t il pas sa tête dans cette paix? 25 ans au pouvoir, sa succession ne doit pas être totalement inaudible.