Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Quelque chose par contre est assez certain : c'est l'enlisement dans lequel se trouvent ces négociations.
Trump au départ semblait vouloir forcer tous les acteurs à se ranger autour de la table des discussions dans une posture pratiquement neutre - enfin, il ne faut pas exagérer, sans la politique menée par Washington dans les ex-Républiques soviétiques depuis Clinton, rien de ce type n'aurait pu arriver -, mais visiblement il a finalement retenu la position des Européens, qui est de forcer Moscou à un cessez-le-feu avant négociations. Bien entendu cela sert le régime de Kiev qui a militairement perdu la guerre, sauf que l'usure menée pour y parvenir par les Russes peut encore durer des mois, voire des années (des F16 doivent être livrés jusqu'en 2028... ).
Moscou n'étant pas stupide, souhaite les négociations avant un éventuel cessez-le-feu, élément repoussé par Kiev.
Nous ne sommes donc pas à la veille - sauf accident - de la paix, dont personne ne veut et certainement pas Kiev, qui a réussi à retourner à nouveau l'administration américaine. Ce conflit va encore donc coûter très cher en capitaux et en humains dans les prochains mois.
Seule bonne nouvelle de tout ceci, c'est la reprise de négociations directes entre Kiev et Moscou (je ne suis pas allé chercher si le décret de Zelensky qui interdisait tout échange avec Poutine avait été abrogé ou pas....), mais rien de bien plus tangible.

TRUMP a perdu son.pari de la paix en 24 heures. Le front reste globalement statique malgré le grignotage russe.

Les européens restent solidaires des Ukrainiens et veulent se rearmer.

Mais les Ukrainiens veulent ils encore combattre? Il semble que le recrutement soit de plus en plus difficile...

Oui, Trump a perdu son pari.
Il a surtout perdu ce leadership qu'il souhaitait imposer pour obtenir un règlement rapide du conflit, tout comme le fait de pousser Kiev à accepter la perte du Donbass et de la Crimée. Ses agitations, souvent contradictoires, ont surtout révélés qu'ils ne maitrisait pas plus qu'autrui le cours des choses, même si on peut reconnaitre que Moscou est plutôt satisfaite qu'il soit leur interlocuteur par rapport à son prédécesseur.
Le conflit sera donc encore long, coûteux (plus de 400 milliards de dollars ont été donnés à Kiev désormais) et mortel.

Cela fait penser à Foch en novembre 1918, qui a dû constater que les Poilus, s'ils étaient contents d'avancer et de savoir la guerre gagnée, n'en pouvaient plus et étaient à bout après une année très difficile.
Je comprends bien que le président ukrainien maintienne la Crimée parmi ses objectifs affichés, pour des raisons diplomatiques, mais sur le terrain il pourrait tout aussi bien indiquer à ses troupes la planète Mars : jamais l'Ukraine ne retrouvera la Crimée, il y faudrait des flots de sang.
(ça m'évoque le calcul qui établissait que l'Alsace-Moselle retrouvée avait coûté 6 ou 7 soldats tués par hectare.)

Tant qu'il se trouvera des alliés pour lui fournir argent et matériel il poursuivra.
Il ne faut pas oublier qu'en avril 2022 Kiev était sur le point de s'entendre avec Moscou (Crimée et Donbass à la Russie et non intégration de l'Ukraine à l'OTAN), avant que Londres ne l'en dissuade.

SU l'Ukraine cesse unilatéralement le combat, il n'y a plus d'Ukraine. Si la Russie cesse le combat, la guerre cesse. Donc, est-ce que les ukrainiens ont le choix ? Peuvent-ils cesser de se défendre ? Quand Poutine répète que pour lui les Ukrainiens doivent devenir des Russes ? Ou que les intérêts de la Russie sont partout où un soldat russe pose le pied ?

Au début du printemps 2022 Kiev pensait visiblement autrement et les demandes de Moscou n'allaient pas dans le sens d'une disparition de l'Ukraine.