Aigle a écrit:
Plus sérieusement démocrates et républicains seraient convaincus que la Chine populaire est le prochain ennemi des États-Unis.
Cela fait depuis le début des années 2010 que Pékin est dans le collimateur de Washington.
Sauf que nous sommes en 2024 et la Chine me semble plus puissante économiquement, diplomatiquement et financièrement que les Etats-Unis et leurs vassaux.
Aigle a écrit:
La question serait de savoir s'il faut infliger une raclée aux Russes pour intimider les chinois (et même avoir un gouvernement russe pro américain pour menacer Pékin par le Nord) ou s'il faut dialoguer avec Moscou pour éviter la création d'un bloc Sino russe...
Depuis que Rostow et Kissinger sont passés par la fonction de
conseiller à la sécurité nationale de l'exécutif états-unien, c'est bien la politique suivie par Washington : éviter à tout prix que Moscou et Pékin ne s'entendent. Cela avait déjà été fait à l'époque du bloc communiste et de la guerre froide avec un certain succès pour Washington.
Or, qu'observe-t-on depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000 ? Une volonté de punir systématiquement la Russie et de l'exclure du bloc "occidental" et des timides rapprochement qui s'étaient opérés à la fin des années 1980 et dans les années 1990.
Par l'élargissement constant de l'OTAN en Europe centrale et orientale - au mépris de la parole donnée - les E.-U. ont adopté une politique agressive à l'égard de Moscou.
La nature ayant horreur du vide Moscou s'est donc rapproché des pays émergents, du "Sud global", au début des années 2010. Les BRIC'S n'ont jamais été qu'une entente économique, il y a bien un volet politique à ce club qui ne cesse de grandir.
Ensuite c'est le cauchemar ukrainien : en jetant volontairement de l'huile sur le feu après 2014 et en armant l'armée du régime de Kiev, Washington était entré de manière consciente et résolue dans un conflit avec Moscou.
Quant à la "raclée", excusez-moi, mais ils sont incapables d'en infliger une à une armée régulière de ce type - on se souvient comment l'opinion publique américaine a jugé la politique aventurière menée par ses dirigeants en Irak et en Afghanistan, avec l'enlisement et les échecs que nous avons pu observer - , qui plus est à une puissance nucléaire. Non seulement Moscou les tient en respect, mais en plus elle a stoppé son expansion à l'Est de l'Europe.
Il est d'ailleurs trop tard pour éviter ce rapprochement, qui est scellé dans le marbre désormais. C'est dans les années 2000 qu'il aurait fallu mener une autre politique, 20 après cela prendra du temps de détricoter tout cela. Je pense qu'il est trop tard et même que c'est perdu.
Personne ne le voit vraiment en France, n'en prend conscience, mais cela en est fait de l'impérialisme américain, qui va à moyen terme se rétracter : on ne veut plus de lui en Europe centrale et orientale, non plus en Asie et en Afrique, il lui restera juste les Amériques et ses vassaux qu'il épuise depuis belles lurettes.
Un retour à la doctrine Monroe, forcé, voilà ce qui s'augure pour le siècle à venir.
Dans le cas contraire, si Washington ne l'accepte pas, il faudra sortir les armes lourdes et malheur à l'humanité entière.