Citation:
je doute très fortement que les Russes aient eu l'envie un seul instant de quitter les territoires ukrainiens.
Non, bien entendu, cette occupation partielle est utile pour être en position de force lors des négociations. Mais je ne pense pas sincèrement que l'occupation/annexion de ces territoires soit une fin en soi.
Citation:
je vous rappelle les buts de guerre affichés par Poutine en début de cette opération spéciale; dénazification, démilitarisation, etc...
Cela est du folklore (ou une justification quelque peu fumeuse de l'intervention militaire), non des buts de guerre. En réalité, personne ne sait véritablement ce que veut précisément Moscou.
Citation:
Ce qui ressemble quand même à une vassalisation de facto.
Oui, cela semble certain c'est le but premier de cette intervention : il faut un gouvernement pro-russe à Kiev afin d'ôter le spectre d'une intégration potentielle de l'Ukraine dans l'OTAN et - au moins - l'autonomie du Donbass. C'est le minimum géopolitique qu'il souhaite avoir. Annexer des provinces ukrainiennes ne me semble pas un réel but de guerre russe.
C'est parce que Moscou n'a pas pu obtenir cela rapidement qu'il a exercé une pression supplémentaire par l'occupation/annexion des territoires russophones, mais plus forcément russophiles. Mais même cela, la Russie n'est plus capable de le tenir aujourd'hui.
En réalité, la poursuite de cette stratégie est totalement contre-productive, puisque les russophones d'Ukraine sont de moins en moins russophiles et que la Russie s'enlise militairement désormais.
C'est le problème lorsqu'on utilise la force armée : le plus délicat est de s'arrêter au regard des sacrifices consentis. Visiblement les Russes estiment qu'il y a eu trop de sacrifices (même au printemps ?) réalisés pour reculer désormais.
Ils se trouvent dans le plus vicieux des cercles. En espérant que l'irréparable ne soit pas réalisé !
Poutine en agissant ainsi a perdu sur les deux côtés : vis-à-vis de certains Ukrainiens qui voyaient encore la Russie comme une puissance protectrice et vis-à-vis d'une population russe qui ne comprend (et ne consent) plus du tout cet entêtement du pouvoir central.
Nous assistons actuellement une fuite en avant permanente de Moscou, qui devient bien inquiétante.