Temudjin, je pense que ce fil de discussion est approprié pour répondre à votre intervention dans un autre sujet.
Temudjin a écrit:
Geopolis a écrit:
Leur seul moyen d'y parvenir est de se libéraliser et leur libéralisation leur couperait tout intérêt de rester anti-américain et même anti-israélien.
Par contre, je pense qu'Israël se disloquerait politiquement (et pacifiquement) dans un Moyen Orient libéralisé et qui lui ressemblerait de fait. Autrement dit, les Arabes sont écrasés par les Israéliens parce qu'ils ne sont pas libéraux et ils haïssent les Israéliens parce que ceux-ci sont libéraux, mais pour pouvoir rivaliser avec Israël, les Arabes sont obligés de devenir libéraux et perdre ainsi tout intérêt de les haïr.
Je ne comprend pas du tout votre raisonnement.
En quoi l'opposition entre les arabes et Israël a quoi que soit à voir avec le libéralisme?
Le libéralisme de la société israélienne la rend supérieure (plus riche, plus intelligente, plus efficace, plus puissante, etc.) aux sociétés arabes voisines.
Temudjin a écrit:
Quand vous parlez de libéralisme, vous parlez de démocratie ou d'économie libérale?
Vaste question !
Je parle de régimes démocratiques
parce que libéraux.
Et puisque certains réfutent le libéralisme économique tout en prônant le libéralisme politique, je pense que :
1. le libéralisme politique procède historiquement et géographiquement du libéralisme économique ;
2. et que partout où le libéralisme politique a tenté de précéder le libéralisme économique (France, Russie, Chine...) la révolution libérale a échoué ;
3. tandis qu'elle n'a réussi que là où le libéralisme économique précédait le politique (Occident, Japon, Corée du Sud, Taiwan, Singapour et jusqu'à l'Europe de l'Est qui avait connu des expériences libérales avant la Seconde Guerre mondiale).
Temudjin a écrit:
Je suppose que vous parlez de démocratie, et donc du fait que les démocraties sont censées ne jamais se faire la guerre et avoir une opposition naturelle avec les dictatures.
Non.
D'après moi, les sociétés arabes ne pourront rivaliser (militairement, économiquement, intellectuellement, technologiquement, etc.) avec la société israélienne qu'en se convertissant au libéralisme, ce qu'elles accomplissent patiemment, lentement et irrésistiblement.
Or, en accédant au libéralisme, les sociétés arabes :
1. perdront leur différenciation avec la société israélienne (qui, de son côté, s'orientalise) ;
2. ne trouveront d'intérêts que dans le libre-échange avec la société israélienne et vice-versa, ce qui exclut toute hostilité.
Temudjin a écrit:
Déjà je ne crois pas au principe que des démocraties ne puissent pas se faire la guerre.
Il ne faut pas faire trop de cas de la démocratie, mais vous peinerez à trouver des exemples de guerres entre démocraties libérales.
Temudjin a écrit:
Ensuite l'opposition avec Israël est plus une opposition due à son attitude hégémonique et agressive sur la région, envers les Palestiniens par exemple.
C'est vrai aujourd'hui mais des Arabes contestent volontiers l'indépendance israélienne. Qui assiège qui ?
Temudjin a écrit:
D'ailleurs, avec une attitude pareille Israël ressemble plus à une dictature qu'à une démocratie.
Israël est démocratique tant que ses citoyens désignent leurs dirigeants, législateurs et juges.
Le libéralisme israélien est remis en question sur certains sujets (statut des citoyens non juifs, concessions à l'extrémisme juif, nationalisme) mais reste cohérent sur la violence exercée contre les anti-israéliens antilibéraux.
Je rappelle qu'un libéralisme bien compris ne couvre que les libéraux.
Temudjin a écrit:
(Ce qui du coup, si l’Égypte devient une démocratie, permettrait de confirmer l'opposition dictature-démocratie

)
Une Egypte démocratique ne sera pas forcément libérale.
Si elle est libérale, elle composera avec tous ceux qui lui apporteront quelque chose et surtout avec ceux qui lui apporteront le plus, sans regard sur leur nationalité. Le libéralisme est utilitariste.
Temudjin a écrit:
Et puis vous avez une opinion bien basse des égyptiens. Croyez moi, ils sont beaucoup plus cultivés que vous ne le pensez, du moins les élites.
J'ai été agréablement surpris par l'appartenance sociale des révoltés du Caire.
Je crois néanmoins que les élites égyptiennes sont dominées par leur populace la plus frustre. J'entends par là qu'un copte ou un esprit libre égyptien assassiné ou émigré n'est pas remplacé par des centaines de compatriotes misérables et incultes, mais même au contraire que leur labeur est miné et détruit par l'imbécillité funeste de milliers de gueux réactionnaires.
Le temps des brillants coptes cosmopolites qui ennoblissaient l'Egypte est démographiquement rogné par la rue cairotte. L'éducation égyptienne ne semble pas compenser la forte natalité des familles les plus incultes.
Et ça n'est même pas un problème de moyens mais de lâchetés et d'irresponsabilités politiques et morales.