Geopolis a écrit:
De toute façon, depuis que les USA ont moins besoin du pétrole arabe, le ton monte entre eux et leurs alliés arabes. Le comble est que ce sont les pétromonarchies qui ont osé commencer à tancer les USA pour leur tiédeur à soutenir les crypto-djihadistes sunnites déguisés en rebelles syriens.
Les EU se fichent plus ou moins du pétrole arabe en tant que ressource, mais entendent bien continuer à exercer un contrôle stratégique sur la région qui reste le grand fournisseur d'énergies fossiles.
Les EU ont soutenu les opposants syriens avec tiédeur? Je ne crois pas. Il a simplement été impossible de les aider plus. La pression russe et iranienne n'y a pas été pour rien qui a rendu inenvisageable une opération comme en Lybie. Mais aussi l'échec des rebelles à contrôler autre chose que du désert, des zones frontières (où des Etats amis leur offrent le couvert d'une no-fly zone de fait), des villes de province et des étendues campagnardes. malgré l'infiltration dans des grandes villes (Damas, Alep), ils n'ont réussi qu'à s'y maintenir sous le couvert des populations, l'armée syrienne ne alors peut intervenir qu'avec des moyens limités. Nulle part dans ces grandes villes pourtant très largement sunnites les avancées rebelles n'ont été accompagnées d'un insurrection populaire d'envergure qui aurait été fatale au gouvernement. Donc depuis 2012 et les opérations "volcans" (où les Frères Musulmans avaient pourtant lancé un appel au soulèvement général) on peut dire que la rebellion a perdu la main et ne survit que par l'aide médiatique, diplomatique, logistique et bien sûr militaire que lui offre un certains nombres de pays avec la bénédiction des EU.
Mais c'est vrai aujourd'hui, avec les avancées de Daesh les EU s'interrogent non pas tant sur l'utilité d'armer les rebelles (ils le font déjà), mais sur l'intérêt de s'appuyer sur ces groupes dans leurs opérations, ils hésitent en connaissance de cause (les EU appuient depuis quelques mois une offensive rebelle vers Daraa depuis la Jordanie, malgré les moyens celle-ci avance à un train de sénateur avec une désespérante succession de victoires toujours agrémentées de déboires).
Geopolis a écrit:
Objectivement, la meilleure alliance que puissent trouver les USA (et l'Occident) en Orient, c'est avec les chiites. Le pétrole de l'Iran + Irak + Levant + les côtes pétrolifères de l'Arabie saoudite et du Bahreïn. Trahis par les extrémistes sunnites, ils les laisseraient privés de pétrodollars autour de Riyad et des lieux saints. Il faudrait juste assurer le passage du canal de Suez, l'unique atout planétaire des Arabes sunnites.
Le fait que certains extrémistes sunnites se soient exprimé par le terrorisme contre nous, ne signifie pas qu'ils nous trahissent. Il s'agit d'un jeu qui dure depuis longtemps, les sunnites religieux, s'ils nous sont gré de les avoir soutenus, dans une lutte commune contre le communisme, dans leur lutte contre la laïcisation des sociétés arabes, ne peuvent cependant passer pour des traîtres sur le dossier très épineux de la question palestinienne.
La résolution de cette question est sans doute aujourd'hui une des clés pour le Moyen-Orient, même si je ne me berce pas trop d'illusions, cette question en masquant un certain nombre d'autres. Par contre laisser les lieux saints aux wahhabites me paraît une fausse bonne idée, il s'agirait au contraire de les laisser à quelque autorité modérée et légitime, pourquoi pas aux descendants des chérifs de la Mecque?