Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Bruno Lemaire fait un exercice de communication, il faut relancer la machine économique et donc il faut redonner confiance. Donc, il grossit le trait. Et il se met au niveau des autres dirigeants mondiaux qui procèdent pour la plupart de la même façon, il suffit de lorgner du coté de monsieur Trump.

En période de crise, il y a souvent des manques de confiance, là il faut convaincre les investisseurs étrangers de placer une partie de leur argent dans l'entreprise France. On leur explique qu'on met les moyens nécessaires pour que leur argent fasse des petits... Et d'après les spécialistes, puisque la France n'a pas de problème pour se financer, c'est que ça fonctionne.

Coté communication, on voit que ce n'est pas aussi facile que cela. Par exemple, le gouvernement français a donné sa garantie à Renault, avec quelques contraintes : plus de respect de la neutralité carbone. Dans le même temps, le gouvernement a déclaré que s'ils restaient sensibles au maintien de la production en France, ils laissaient Renault décider d'où et comment il allait produire ses véhicules, en toute liberté.

Ce n'est pas en racontant des carabistouilles qu'un investisseur étranger sait parfaitement fausses qu'on est responsable.

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Je trouve que ce gouvernement a une tendance au mensonge stupéfiante. Depuis le début du Covid c'est un festival. (Sibeth qui sort "nous préconiserons l'emploi des masques lorsque les scientifiques seront d'accord sur leur utilité", alors qu'on sait pertinemment qu'il n'y a pas de masques, c'est ahurissant.)

Mais ... les autres gouvernements font exactement la même chose, voire pire... Quand Conti déclare qu'il est content qu'existent les aides européennes mais que pour l'instant son gouvernement n'y recourra pas car il n'en a pas besoin, à votre avis ... ce ne sont pas des carabistouilles ? Faire la liste des carabistouilles des divers gouvernements serait long et fastidieux.

Nous savons cela depuis plusieurs semaines. Il est prévu que la dette publique à la fin de l'année 2020 soit beaucoup plus élevée qu'au début de l'année. La question est de savoir si la dette est « soutenable ».




La compataison entre la France et l'Argentine est très flateuse pour les Argentins. Je suis persuadé qu'Alberto Fernández serait ravi d'échanger son poste avec celui d'Emanuel Macron.
Vous dites que la faillite se rapproche. Vous avez déjà dit ça en avril. Vous connaissez mes objections (p. 32).

Si les Argentins de 1945 avaient pu savoir le déclassement de leur pays en 2020, ils ne l'auraient pas cru.

Le problème de la dette n'est pas primordial, mais celui de la chute de l'économie l'est. Une dette peut se rembourser en faisant les efforts d'économie nécessaires, la fermeture de dizaines de milliers d'entreprises et de commerce est le plus important. Il faut du temps, beaucoup de temps pour retisser ce tissu, si tant est que nous y arrivions.

Je pense qu'on ne verra vraiment qu'à l'automne l'impact réel de la crise du Covid sur les entreprises.

Je dis cela parce que toutes les faillites ne vont pas avoir lieu tout de suite - même s'il y aura un bon nombre d'effondrements immédiats - il y a une foule d'entreprises et de commerces qui vont essayer de redémarrer dans des conditions très difficiles et dont on ne verra l'échec que dans quelques mois. (Le meilleur exemple pour se représenter ça est le tourisme et les commerces parisiens qui en vivent : ils vont faire une demi-saison sur trois pattes et se retrouver dans une situation désastreuse à l'approche de l'hiver.)

Le problème c'est que l'économie française n'était pas très florissante avant le Covid, et que rares sont les entreprises, et encore plus rares les commerces, qui disposaient d'un matelas d'économies en cas de coup dur. En particulier, il y a une foule de PME qui vivaient avec la tête à peine hors de l'eau, et vont affronter des difficultés très sérieuses.

Arkoline, la macro-économie et les gros chiffres c'est très bien, mais il faut aussi mesurer parfois la réalité du terrain. (Typiquement, l'industrie c'est un domaine, je vous le garantis, où même en temps normal on ne rigole pas et où on compte les sous un par un.)

(C'est cet écart entre la théorie et la pratique qui faisait dire à Keynes "qu'il vaut mieux avoir vaguement raison que très précisément tort.")

L'Insee annonce une hausse record de la dette publique française.


Source : Les Echos, 25 sept. 2020
https://www.lesechos.fr/economie-france ... se-1248958

[quote="Arkoline"]L'Insee annonce une hausse record de la dette publique française./quote]

Divine surprise, personne ne s'y attendait ... C'est joli votre mode du cherry-picking, mais cela mène où ? Vous ne discutez pas, comme le petit Poucet vous semez ... mais on ne sait pas quoi.

En admettant que le montant de la dette reste le même, comme le PIB a baissé, il est évident que le ratio dette sur PIB a monté. Les chiffres ne veulent plus dire grand chose.