Étienne Sesmat considère que l'affaire est résolue depuis longtemps. Il est l'auteur de "Les deux affaires Grégory" publié en 2006.
Citation:
Victime collatérale de la bérézina judiciaire du dossier Grégory Villemin, le colonel de gendarmerie Étienne Sesmat a déposé le képi en 2006 pour se délier du devoir de réserve et déballer les dessous des « deux affaires Grégory » (du titre de son ouvrage publié en 2006 aux Éditions Belfond), à savoir « le fiasco et le crime ». Le livre est dédié « à Grégory » et « à Maurice Simon, le grand juge », opposé au « petit juge » Lambert, qui l’avait accusé de trahison. Bien avant les rebondissements de l’été 2017, ce livre prémonitoire démontre que ce fait divers prétendument enveloppé « de faux mystères et de divagations dingues » est en réalité résolu depuis bien longtemps. Aux yeux du capitaine Sesmat, « l’énigme n’existe pas », « la piste Laroche était la bonne ». D’ailleurs, la justice l’a reprise en 2008, « là où on [la gendarmerie, ndlr] l’avait laissée », au bout d’un tiers de siècle d’égarements de la police judiciaire et d’écrans de fumée utilisés comme tactiques de défense par des avocats. En février 1985, son service avait été dessaisi et l’enquête confiée au Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Nancy. « Or, la gendarmerie, traînée dans la boue, est l’institution qui a le moins de choses à se reprocher et la seule pourtant qui a dû rendre des comptes. »
Source :
https://lesjours.fr/obsessions/gregory/ ... ne-sesmat/Les deux affaires Grégory (Belfond, 2006)
Résumé
Le 16 octobre 1984, le capitaine de gendarmerie Étienne Sesmat se trouve sur les bords de la Vologne, dans les Vosges, alors qu'on retire des eaux le corps du petit Grégory Villemin. Il ne se doute pas en cet instant que ce drame va devenir l'une des plus grandes dérives judiciaires des vingt années à venir...Très vite, " l'affaire Grégory " défraie la chronique et divise l'opinion. Pour le capitaine Sesmat, qui sera le premier à conduire l'enquête, le crime de la Vologne n'est pas seulement une énigme policière, c'est aussi et surtout un monstrueux gâchis.
Pourquoi en effet a-t-il fallu neuf années à la justice pour parvenir aux mêmes conclusions que les gendarmes après trois semaines d'investigations intensives ? Pourquoi les a-t-on dessaisis au profit de la police alors qu'ils touchaient au but ? Pourquoi ce dossier s'est-il enlisé dans l'un des pires chaos judiciaires et médiatiques qu'a connus notre pays ? Aujourd'hui, Étienne Sesmat n'est plus tenu par le devoir de réserve qui s'impose aux militaires d'active.
Parce qu'il peut enfin parler librement, il répond aux accusations dont la gendarmerie a été la cible. En ce sens, son témoignage constitue un document exceptionnel, car s'il apporte une vision objective des faits, il livre aussi la vérité d'un homme confronté malgré lui à un dossier criminel hors du commun, et à un système judiciaire qu'il a toujours servi avec confiance mais qui a failli.