Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Plusieurs observations sur lesquelles j'appelle votre attention.

En premier lieu Russes et Américains sont d'accord pour piloter la négociation en marginalisant les Ukrainiens et l'union européenne.

En second lieu l'association des Saoudiens laisse penser que le pétrole serait une des clefs de la discussion.

En troisième lieu les grands pays de l'UE ont réussi à se réunir mais sans adopter une ligne commune si j'ai bien compris. L'union arrivera-t-elle à peser?on peut en douter...

En quatrième lieu et plus largement cette marginalisation de l'UE risque de fragiliser l'Otan - certes cette alliance a toujours été dominée par les États-Unis mais Washington s'abstenant en général de le montrer trop explicitement.

Alors une prise de conscience des Européens aura-t-elle lieu ?

Il est a noter que les anglais ont réagit très vite et contredisent publiquement les propos de Trump (même Boris Johnson...). S'ils n'étaient pas en dehors de l'UE, leur voix porterait plus. Et le Canada semble basculer de ce coté de l'Atlantique...

Politiquement, qu'est-ce que l'Europe ? Rien. On peut piloter une diplomatie à 6 ou 9, pas à 27 avec des pays dont les intérêts sont aussi divergents que ceux de la Finlande et ceux de Chypre, sans compter les passagers clandestins comme la GB. Sans compter non plus que les élections n'ont pas lieu au même moment et qu'un changement de gouvernement peut amener une autre politique au milieu du gué. Je vais être un peu vulgaire, mais l'UE veut péter plus haut qu'elle n'a le cul.

Politiquement, qu'est-ce l'Otan, ou les autres alliances mises en place par les USA pour garantir la paix dans les zones d'influences. Une alliance ne tient que tant que ses membres ont des intérêts communs. En fait, l'UE est un grand marché commun qui a refusé de trop s'investir vers la voie d'une fédération ou d'une confédération, tout en laissant entendre que cela pourrait être une solution pour un futur... plus ou moins lointain.

En ce moment, il y a plusieurs "mini-sommets" avec tout un tas de pays, européens ou non-européens. En ce qui concerne les européens, il y a des membres de l'UE, de l'Otan et des pays non-membres de ses organisations qui discutent ensemble. Avec des prises de paroles qui montrent des réponses pluctuantes, comme les pays qui dénoncent les propos de Trump, mais qui veulent l'accord des USA pour s'engager...

Bref, il y a un moment de stupeur, car certaines des déclarations de Trump et de son vice-président semblent signer :
1) la fin de l'Otan, au moins dans sa forme actuelle;
2) un changement de paragdyme politique qui avait été construits par les Alliés à la fin de la SGM, et où les USA s'étaient institués gardien du monde occidental et gendarmes du monde.

Il faut que les esprits actent ces changements et les prennent en compte. D'où certaines déclarations contradictoires. Au vu de la réunion de lundi dernier, la solution n'est pas l'UE. Elle ne peut pas être l'Otan, à moins de passer au-delà de la position du parrain américain, voire d'aller jusqu'à l'exclusion des USA... Plusieurs pays europénes ont un intérêt commun dans la paix en Europe et dans le maintien d'un status-quo. Puisque les USA ont retiré leur soutien, il faudra trouver une solution.

Il est à noter que Mike Pence, ancien vice-président de Trump lors de son premier mandat a formellement et publiquement démenti ses propos, ce qui peut signer une fracture au sein du parti républicain.

Définir une politique de défense européenne est illusoire, la plupart des pays achetant du matériel US. Il suffit d'un simple embargo sur les pièces détachées pour que celle-ci s'effondre comme un château de cartes.

L'UE est à la croisée des chemins, celui qu'elle a pris jusqu'à maintenant ne mène qu'à la sortie des pays qui la compose de l'Histoire. Il faut inventer quelque chose, mais quoi ? Faire une confédération ? Je n'y crois pas. Alors quoi ?

Il existe une industrie européenne de défense. Sur certains points, elle dame les pions aux américains. Certains louent même un plus grand réalisme, les USA faisant souvent la même erreur que les nazis en essayant de faire "la" meilleure arme possible dans tous les domaines. Or, les exemples récents montrent que posséder UN avion très cher n'est pas un gage de succès et qu'une multitude de drones à bas prix a un meilleur résultat global. Bref, s'ils le désirent, les européens ont les moyens de se réarmer. Mais faut-il être capable de définir des objectifs communs...

Je dirais que pour l'instant, le premier chantier est en cours. Le premier chantier étant de voir s'il y a suffisamment de pays qui veulent une défense commune. Et, les cartes sont sur la table, c'est ce qui explique la participation des canadiens et des anglais (entre autres) aux discussions. S'il y a un embryon de défense commune, s'ouvriront les chantiers suivants.

"S'il y a suffisamment de pays qui veulent une défense commune"

Contre qui ?
Dès que l'on a répondu à cette question on saura "avec qui" ?
puis "avec quoi" ?
Restera à trouver l'argent.

Pour l'instant on est parti pour faire ce même processus à l'envers.

Entretemps le "qui" aura changé.

Pour en revenir au sujet

Certains d'entre-vous ont-il une idée de plan de paix ?
Je demande pas celui de Trump mais si on n'en veut pas c'est qu'on veut autre chose, ce serait quoi pour vous ?

Celui que je préconse depuis le début du conflit.Jamais l'Ukraine ne récupérera la Crimée, c'est clair, Moscou n'abandonnera pas Sébastopol. Le reste est plus compliqué avec le dombass, il me paraît difficile de l'abandonner après tant de sang versé. A voir.

Pour le reste, j'avais dit qu'un traité à l'autrichienne ( 1955) me paraissait adéquat, Otan non, UE oui. Je vous mets un lien expliquant les grandes lignes de ce traité.

Maintenant, l'adhésion à l'UE me paraît problématique, l'Ukraine étant loin de remplir les conditions, en matière de corruption notamment.

Il faudra bien sûr des négociations sur les avoirs russes gelés et sur les"sanctions".

https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3% ... autrichien

Pourquoi "contre qui", il est possible de faire une union défensive, et on en a la capacité. Donc, le "contre qui" devient "contre tous les pays qui voudraient s'en prendre à l'un des membres de cette union.