Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Les gazettes nous informent que la dette au premier trimestre 2025 est de 3.346 milliars d'euros en hausse de 40,5 milliards par rapport au trimestre précédent. Pour l'instant les mesures envisagées sont cosmétiques et il n'est pas certain qu'elle soient votées par une assemblée plus que divisée et prises par un gouvernement ectoplasmique.

Autrefois, le gouvernement pouvait dévaluer, la dette de 1914-1918 a été remboursée en francs Poincaré alors que l'épargnant avait donné des francs germinal, la dette de 1939 a été effacée par une très forte inflation, l'épargnant a été remboursé en monnaie de singe. Je ne parle que pour mémoire des innombrables dévaluations faites pour restaurer notre compétitivité jusqu'à l'adoption de l'euro. Depuis, notre industrie s'est écroulée et notre compétitivité avec.

Maintenant, imaginons le pire (c'est mon optimisme naturel qui revient au galop). Les agences de notation dégradent encore la note de la France, ce qui empêche les différentes banques d'acheter de la dette française. Le gouvernement n'a plus de sous, il est obligé de passer la main à la BCE et au FMI pour qu'ils puissent nous prêter de l'argent pour finir les fins de mois, avec comme contrepartie des mesures qui autrement feraient hurler les syndicats et autres, taille dans les retraites, les fonctionnaires, bref redescendre la dépense publique de 57% à 45. Je ne suis pas certains que les fourmis de l'UE approuvent, ils font aussi partie des la BCE.

Il y a bien une autre solution, c'es prendre la totalité ou la moitié des comptes d'épargne des Français, en contre partie, ceux-ci recevraient un zoli papier pour un remboursement au calendes grecques. Là, je pense que les fourmis approuveront.

Sortir de l'UE ne nous apportera rien, si ce n'est un regain de compétitivité car la nouvelle monnaie de dévaluera dès son apparition, et nos dettes sont libellées en Euros.

Bon, je ne vois pas trop la façon de s'en sortir, il va y avoir de la sueur et des larmes, peu-être aussi du sang. Les réformes à faire sont tellemnt gigantesque que je ne vois pas d'homme politique capable de les faire.

Parfois, il convient de se comparer à l'international avant de se faire peur. Regardons la dette des pays de l'UE en pourcentage du PIB :



Effectivement, vue comme cela, la situation semble assez catastrophique. Nous sommes classés 3ème, ce qui n'est pas une place très honorable. Les chiffres sont de 2023, car je n'ai pas trouvé de tableaux à jour plus récent.

Maintenant, regardons du côté de la notation de notre dette :



Il y a un tableau plus récent sur la page wikipedia : Notation des dettes souveraines des États membres de la zone euro

Premier point, pour quelle raison la perspective de la dette de la France est négative ? Simplement parce que les agences de notation doutent de la capacité du gouvernement français à pouvoir présenter un budget sans se faire censurer. Les récentes déclarations de Marine Le Pen sur une censure à l'automne lors des discussions budgétaires ne sont pas un signal positif envoyé aux marchés...

Deuxième point, pourquoi la note de la France n'est pas au niveau des pays qui l'accompagnent sur le tableau des "mauvais élèves" ? Il me parais que c'est un point important. En fait, la France a la potentialité de rembourser la dette (et les agences de notations semblent d'accord sur ce point, autrement, notre note serait bien plus catastrophique). Surtout qu'une part de la dette est détenue par… les français à travers une partie de leur épargne.

Et, on voit des pays bien plus mal notés que la France pouvoir accéder, quand même, à des emprunts.

Je trouve que les agences de notation ont été fort clémentes, mais le défaut de la Grèce portait sur des montants beaucoup moins élevé. Les banques ont un ratio de dettes publiques à avoir dans leurs comptes, mais avec un ratio qui doit être, de mémoire, supérieur à A. Si la France tombe à ce ratio, les banques devront se débarrasser de la dette française et là, ou les banques sautent ou c'est la BCE qui achète les titres et les fourmis vont hurler au charron. Nous allons être obligés de vendre l'Alsace à l'Allemagne Tu vas être obligé d'apprendre l'allemand

Il me semble que l'Italie est en meilleure posture, que sa balance des paiements est en excédent car elle a su garder une industrie moyenne fort performante, qu'elle est beaucoup plus souples avec ses entreprises et son agriculture que nous qui surtransposons les normes.

L'Italie va peut-être mieux, mais les italiens n'ont toujours pas digéré la potion suite à 2008. J'ai plusieurs oncles et cousins retraités qui continuent à travailler. Car ils ne pourraient pas survivre avec seulement leur pension, malgré un potager bien fourni.

Pour diverses raisons, je suis allé 3 fois en Italie ces derniers mois. J'ai été effaré de voir que presque toutes les personnes de plus de 50 ans que je croisais avaient des dents dans un état déplorable. Leur parc automobile a un âge moyen supérieur au nôtre. Ne parlons pas du réseau routier hors des autoroutes...

Bah, tu décris notre situation future, mis à part qu'il semble que les Italiens de plus de 50 ans arrivent à trouver du boulot, chose fort difficile chez nous, et pour les trous dans les routes, il semble que nous n'avons rien à leur envier. Mais nous avons plus de ronds-point. Cocorico.

En fait, chez nous, on dirait "travailleurs indépendants"... Ils sont tous à leur compte, mais ils travaillent les uns pour les autres. Nous n'avons pas la même démographie que l'Italie. Très peu de jeunes, c'est pour cela qu'ils ont besoin de 500 000 immigrés pour faire fonctionner leur économie.


Oh, la différence est très nette. Alors, c'est très différent entre les différentes régions. Dans le sud, il y a beaucoup d'aides européennes (et comme toutes les régions beaucoup aidées, on trouve beaucoup d'anti-UE...), donc, le nombre de routes rénovées est notable. Au nord, les zones très touristiques détonnent par rapport au reste. Et, ils ont aussi de nombreux ronds-points, mais subventionnés par des commerces...