Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Personnellement, j'ai toujours du mal à considérer la Crimée comme ukrainienne. A l'époque soviétique, c'était la riviera des apparatchiks, un peu comme on considère la côte d'Azur.
Je ne pense pas que l'Ukraine puisse la récupérer un jour.

Pour répondre au duc de Raguse qui ne perçoit toujours pas cette "menace" d'invasion russe sur le continent européen, je pense qu’il faut se placer aux frontières de l’Union européenne
Les Baltes savent très bien qu’ils ont été annexés à l’URSS et peuvent légitimement penser que Poutine veut reconstituer l’URSS.cest un risque credible car les limites de l’URSS étaient grosso modo celles de l’empire russe.
Les Polonais comme les Allemands peuvent craindre que Poutine veuille reconstituer la zone d’influence soviétique jusqu’à lElbe . Cela me semble peu crédible.

Plus loin des frontières russes la France semble exposée à des menaces hybrides : terrorisme, cyber attaques, agitation francophobe en Afrique francophone, etc…

Donc il n’est pas question d’une offensive russe vers Paris mais plutôt de la multiplication de coups d’épingles sur lUE.

Pour narduccio : j’ai cité un article du Monde.

Je ne crois absolument pas à la menace russe. Quel serait son intérêt ? Si je veux bien admettre que les plus en danger sont les pays Baltes qui rompent la continuinité entre la Russie et Kaliningrad et qui traitent fort mal leurs minorités russes (Sans réaction du Kremlin, ce qui tend à laisser penser que c'est pour l'instant un problème mineur.)

La possible donation des avoirs russes gelés par l'UE à l'Ukraine qui ne bénéficiait jusqu'à maintenant que des intérêts m'inquiète un peu plus, non du point de vue militaire, mais de la réprocité que cette mesure va entraîner automatiquement, ce qui est en principe interdit. Pourquoi ? Parce que la guerre n'a qu'un temps, et que cet acte va causer des problèmes très longs à oublier..

En bref, tout le bla-bla à l'heure actuelle est de l'attrape-nigaud. La Russie n'a pas l'intention d'annexer quoique ce soit à part le Dombass, peut-être Odessa et n'a pas l'intention d'aller plus loin. Il faut du monde pour occuper un pays, et la Russie n'en a plus assez.Ce n'est pas pour des minerais ou terres agricoles, elle en a suffisamment.

Je dois avouer que je suis mort de rire en voyant le Parlement enquiquinant le monde pour voir si le citoyen est capable de conduire sa voiture, et appeler les jeunes à aller combattre et se faire tuer pour la Commission.

Je suis du même avis. En gros la Russie est enlisée en Ukraine, et n'a pas les moyens d'élargir la guerre à un pays de l'OTAN.
Et puis Trump, aussi imprévisible soit-il, laisserait-il sans réponse une agression contre l'OTAN ? (Ses militaires sûrement pas !) J'imagine mal Poutine jouer une décision pareille en spéculant sur l'abstention de Trump. Pour le coup, ce serait la roulette russe !

C'est davantage un réflexe au regard de leur histoire moderne et contemporaine pour les Baltes et les Polonais plus qu'autre chose.
Les Allemands savent très bien que les Russes ne pourront (re)venir sur l'Elbe. Par contre, il faut une justification à l'augmentation du budget de la guerre. L'agitation de la peur ça marche toujours. Par contre, c'est risqué.
Bismarck savait très bien les gagner à la fin du XIXème siècle, lançant par la même occasion toute l'Europe dans une course aux armements devant ses fantasmes d'une France qui préparait la Revanche en 1873-1875 ( ) et fabriquant des dangers qui n'existaient pas.
J'ai l'impression que nous ne sommes pas loin de ce contexte actuellement.


Un "terrorisme" russe ?
Pour l'instant d'autres forces semblent déstabiliser économiquement et culturellement le continent, il ne me semble pas que cela vienne de Moscou.
Quant à la perte d'influence de Paris dans sa sphère historique d'Afrique elle ne le doit à personne d'autre qu'elle même.


Je pense que cela mettra tout le monde d'accord, car c'est un fait.
Le reste est noyé dans une propagande incroyable.

D’accord avec vous cher Pierma

Je propose pour ma part trois éléments d’analyse qui me semblent assez bien établis

1 - la performance militaire russe est sans doute bonne en défensive … mais pas vraiment en offensive (idem pour les Ukrainiens) ce qui conduit à relativiser fortement le risque d’une attaque briusquée sur l’Union européenne

2 - sur le plan diplomatique, l’Union a fait preuve d’une solidarité forte à l’égard de l’Ukraine à laquelle ne nous liait aucun traité d’alliance défensive. A fortiori on peut penser qu l’Estonie (par exemple) pourra compter sur une totale solidarité de l’UE (et de l’OTAN). On peut en déduire que Moscou réfléchira certainement à deux fois avant d’entrer en guerre contre l’UE et qu'une attaque par surprise est peu probable.

3 - s’agissant des micro attaques russes contre la France (en France cyber attaques - en Afrique, la place de Wagner et l' agitation des réseaux sociaux) je pense que ce sont de simples mesures de représailles contre pays en raison de notre engagement en faveur de l’Ukraine. Donc elles cesseront certainement quand la paix adviendra.

Je suis à peu près d'accord avec Aigle sauf sur le troisème point. Les Russes ont pris la place en Afrique parce que nous avons été viré pour des fautes diplomatiques qui m'échappent faute d'intérêt pour ce continent qui devrait être plus développé qu'il n'est actuellement. La Corée du sud est partie de très bas après 1953, une vie politique un peu chaotique et se place fort bien dans le cocert des nations. Voilà une discussion qui serait bonne à discuter.

Exactement Jean-Marc.
Afin de nuancer quelque peu, il faut rappeler que la Corée du Sud a bénéficié - comme le Japon - d'une large bienveillance économique, financière et politique de Washington pendant la guerre froide. Rien de comparable pour le continent africain (en dehors de quelques actions visant à promouvoir des dirigeants amis plutôt qu'hostiles).

Ah bon, n'aurions nous pas envoyé des subsides pour le développement, au grans bonheur des banques helvétiques ?

Si, bien entendu.
Mais le contexte de la guerre froide fut plus "chaud" dans cette région que dans aucune autre en Afrique, les aides américaines également.
Sans oublier le fait que ce pays fut sous régime dictatorial pendant un bon quart de siècle et que l'Ilminisme ne fut pas étranger à ce que chaque sud-coréen regarde où il fallait regarder.
Pas de réciproque dans un pays d'Afrique noire, cela doit être culturel.