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Le parallèle est intéressant : un fils d'immigré d'Europe Centrale et le fils d'un immigré noir. Mêmes confiance, défi, ardeur, communication, habileté, pragmatisme, sens aigu de la politique ...
Oui, Sarkozy en est conscient, et il y a d'autres similarités entre eux: tous les deux fils de père "déserteurs", instables, qui ont quitté leur mère rapidement et qu'ils ont très peu connus.
Elevés par des femmes assez modernes, déterminées, arrivées à un degré appréciable de réussite professionnelle après avoir fait des études et s'être engagées en pionnières dans des carrières jusque là dominées par les hommes: la mère de Sarkozy qui a repris ses études de droit une fois mère pour devenir avocate, la mère de BO, anthropologue et qui a bourlingué sur différents continents pour exercer son métier, a épousé un kenyan et un indonésien (donc tous ses enfants sont métis) et a eu des périodes de vaches maigres telles qu'elle a du avoir recours aux "food stamps" (bons de nourriture) pour survivre.
La grand-mère blanche de BO, Madelyn Dunham, de milieu modeste, ouvrière dans une usine d'armement à Wichita, Kansas, pendant la guerre, entrée ensuite comme simple employée dans une banque locale, dont, par la force de son travail et ses compétences, elle est devenue vice-présidente.
Ce sont tous les deux, en quelque sorte, des fils à maman; alors que Bush et McCain sont des fils à papa, des personnalités autoritaires traditionnelles élevés dans l'ombre d'un patriarche puissant et redouté tendant à écraser (ou effacer) son entourage. De ces redoutables figures paternelles, Bush et MC ont hérité leur pouvoir, mais ils ont du aussi contester leur autorité pour s'affirmer personnellement et politiquement.
Sarkozy et BO sont tous les deux à l'aise avec des femmes intelligentes, fortes, compétentes, et en intègrent tout naturellement dans leurs équipes. Alors que les femmes Républicaines, Laura et Cindy, discrètes, duement emperlousées, marchent trois pas derrière leur époux, ne travaillent pas et n'ouvrent jamais la bouche en public, sauf pour dévider quelques platitudes sur les admirables qualités de leur mari.
Sarkozy et Obama, contrairement à Bush et McCain, ne sont pas des héritiers, des enfants gâtés, ils n'ont pas trouvé en arrivant au monde une voie royale ouverte vers le pouvoir par leur puissants géniteurs, ce ne sont pas des dynastes, ils ont du partir d'assez bas et faire leur chemin vers les sommets par leur seule énergie et leur intelligence.
Ces difficultés leur ont formé le caractère, ont aiguisé leur sens politique, leur ont donné l'adaptabilité, l'ingéniosité, l'écoute, la réactivité qui manquent cruellement aux psychorigides Bush et MC. Qu'on les approuve politiquement ou non, il faut reconnaître qu'ils sont arrivés à leur haute position par leur seule valeur personnelle, et non grâce à des privilèges de classe.
Peut-être que les qualités acquises par cette trajectoire méritocratique donnent-elles en moyenne de meilleurs leaders politiques que la trajectoire "fils à papa"--quoiqu'il y aie des exceptions notoires à cette observation, FDR et JFK entre autres.