Citation:
1) Manifestations de professionnels qui dégénèrent. Pompiers, agriculteurs
Méandre, ne comparons pas des pommes et des oranges, toutes les violences ne sont pas de même niveau: les manifestations d'agriculteurs, pour inciviques et destructrices qu'elles puissent être, ne dégènèrent pas en tirs à balles sur les policiers.
C'est ce franchissement d'un nouveau seuil dans la violence qui alarme les gens, c'est de cette ultraviolence que nous parlons, pas des traditionnelles manifs d'agriculteurs, bien qu'elles contribuent à ce climat de non-respect de la loi.
Pour ce que vous dites sur les grosses caravanes et les grosses cylindrées des gens du voyage, ce n'est pas ça en soi qui pose problème: que ces gens du voyage possèdent ces biens, c'est parfait s'ils sont acquis par des moyens légaux; c'est que certains d'entre eux qui disposent clairement de moyens financiers appréciables (comme en témoigne la possession de ces biens) ne payent pas d'impôt sur le revenu. C'est cela que les inspecteurs du fisc vont vérifier, et c'est parfaitement légitime, ou alors cela voudra dire que la fraude fiscale doit être tolérée si elle est pratiquée par certains groupes, et c'est inacceptable.
Dans le numéro du Point d'hier, un article intitulé "Les gens du voyage boudent l'école" est une illustration parfaite de ce que je disais plus haut, à savoir que certaines communautés promptes à dénoncer la stigmatisation qui les frappe en fait la provoquent elles mêmes.
Cet article signale les problèmes de scolarisation posés par les enfants du voyage: jusqu'à 75% d'absentéisme, les parents ne laissent les enfants à l'école que jusqu'au secondaire, après ils les retirent de l'école pour les faire travailler avec eux, l'instruction n'est pas valorisée, la discipline et la ponctualité en classe pas respectées par les élèves. Un professeur dit batailler quotidiennement pour que les parents ne perturbent pas la classe en apportant à manger à leurs enfants en plein cours (!); il commente : "l'apprentissage reste la prérogative du clan qui surprotège l'enfant".
A Perpignan, où la communauté rom compte au moins 10 000 membres, des programmes spéciaux d'enseignement doivent être créés pour ces enfants car certains ne parlent pas français, y compris quand ils sont de nationalité française.
"Nous devons inventer des réponses adaptées" déclare un enseignant.
Et pourquoi cela devrait-il être à l'enseignement républicain de s'adapter à certains de ces roms--dont les problèmes scolaires ne sont que marginalement dus à leur mobilité--et non pas l'inverse?
Pourquoi serait-ce aux contribuables de financer tous ces programmes spécifiques coûteux pour des gens que l'instruction de leurs enfants intéresse peu de toute façon?
La démocratie doit offrir les mêmes options à tous, elle s'autodétruit en multipliant les régimes spéciaux, les passe-droits et les traitements de faveur--c'est pourtant ce que font les politiques depuis des décennies, et on voit le résultat.
La loi républicaine doit être la même pour tous et l'enseignement laic, gratuit et obligatoire idem.
Qu'on l'adapte à la mobilité des gens du voyage dans une certaine mesure, soit. Qu'on soit obligé de donner des cours de français ou en langue rom (?) à des enfants roms français montre assez le degré d'absurdité auquel ce système d'aplatissement continuel devant les revendications exceptionnalistes de certaines communautés a conduit.
Respect des droits des minorités, absolument, mais dans la mesure exacte où ces droits sont ni plus ni moins que ceux reconnus à tous les citoyens.