Zadrobilek a écrit:
Citation:
La plupart des catégories sociales braquées sur leurs privilèges feraient mieux d'accepter de lâcher un peu de lest pour le bien de l'intérêt commun et cla concerne aussi bien le Medef que la CGT. Pour moi, ils sont à mettre dans le même sac, avec les écolos/altermondialistes et le FN.
Quelle curieuse idée de renvoyer dos à dos les patrons/détenteurs de moyens de production vs les salariés (et leurs représentants). Par définition (et dans les faits) le rapport de force est clairement en faveur des premiers et insinuer que les privilèges seraient équitablement répartis est pour le moins... étrange et peu objectif.
Vous ne voyez qu'un coté de la question et il suffit d'entendre ceux de l'autre coté qui tiennent un discours identique, mais diamétralement opposé, bien entendu. Actuellement, une moitié de la France reproche à l'autre moitié de profiter sur son dos. Mais, je vous rassure, ou pas, ce n'est pas qu'en France que ces discours se répandent. Les ouvriers trouvent que leur part du gateau est trop riquiqui, les artisans prétendent que les ouvriers gagnent mieux qu'eux en se prélassant, les cadres trouvent qu'être entre le marteau et l'enclume, çà suffit ... surtout lorsqu'on comprend les motivations du marteau et de l'enclume, ... et ainsi de suite. Tout le monde a de bonnes raisons de prétendre que le système est imparfait et qu'il faudrait l'améliorer.
Mais, dès que l'on parle de réformer quelque chose, du coup tout le monde est d'accord : on peut toucher à tout, sauf .... Sauf que l'on a plein de privilèges, des petits et des grands, et que chacun veut bien que les choses changent ... mais pour les autres. Du coup, soit on fait des réformes qui ne veulent rien dire car il ne faut fâcher personne. Soit on construit des usines à gaz auxquelles personne ne comprend rien et parfois on découvre que telle clause qui ne devait pas s'appliquer à telle catégorie de personnes s'applique quand même parce que ... Et donc, les gens ont l'impression de se faire avoir et ils réagissent encore plus mal.
Les caisses des États sont vides, enfin, pas toutes. Les sociétés jouent un pays contre l'autre. L'Irlande, pour avoir un peu moins de chômage, a accepté de devenir le cheval de Troie de plusieurs multinationales. C'est bien la première fois où l'on voit un pays qui devrait voir entrer quelques milliards d'euros d'impôts supplémentaires dans ses caisses prétendre que la mesure est injuste ... Il faut arrêter de se voiler la face, à coups de petits cadeaux électoraux, repris d'autres manières, on a tous quelques privilèges. Petits, dans le cas des ouvriers et des chômeurs, mais assez pour que l'on ne veuille pas d'une remise à plat du système.
Qui paye l'impôt sur le revenu ? Entre exonérations, justifiées, pour les petits salaires, et niches fiscales pour les gros, il restait la "classe moyenne". Mais, pour gagner quelques pourcents on va faire en sorte que son impôt direct diminue. On a créer des exonérations pour un tas d'entreprises, sans que cela soit suivi d'effets dans la plupart des cas, c'est allé direct dans la poche des actionnaires.
Comme on a diminué les impôts pour diverses catégories fiscales, on se rattrape en empruntant à bas coût et en ne diminuant pas les impôts indirects, ceux qui pénalisent le plus les petits revenus. De plus, on a baissé la part qui était reversée aux collectivités locales. Donc, elles ont augmenté les impôts locaux. Bref, la fiscalité n'est plus compréhensible pour la plupart des gens et le rendement de certains impôts diminue simplement parce que leur calcul devient d'un compliqué, ce qui augmente les risques de fraudes. Et tout cela est la conséquence du fait qu'on ne peut plus rien réformer sans que les gens descendent dans la rue. Le summum fut atteint avec l'histoire des bonnets rouges et de l'écotaxe : des employés de sociétés d’abattage et de transformation de viandes sont descendus dans la rue pour réclamer l'abandon de la taxe qui allait permettre d'empêcher aux viandes bretonnes de faire 3 fois le tour de l'Europe car le boucher des pays de l'Est est payé 3 fois moins cher que le notre... Mais, ils avaient tellement peur et on leur a raconté tellement de fadaises qu'ils ont exigé que rien ne change : maintenant, ils pointent au chômage !