pierma a écrit:
Bref, ils ont largement fait la preuve de leur rigidité.
Cette rigidité a eût plusieurs conséquences. Déjà une série de crises plus ou moins profondes où des dirigeants et des militants ont quitté le mouvement pour aller créer des officines alternatives qui souvent n'eurent pas une grande réussite. Dans la plupart des pays où il y a des mouvements environnementalistes, il y a eût des débats entre les "réalistes" et les "dogmatiques". En Allemagne, Daniel Cohn-Bendit a été l'une des têtes de file des réalistes avec Joshka Fisher. Les réalistes avaient gagné, à l'époque, le mouvement est devenu un parti de gouvernement et il a petit à petit disparu de la vie politique, pendant que ces idées étaient plus ou moins aspirées par tous les autres partis.
Petite remarque en passant, dans la plupart des autres pays, on parle d'environnementalistes et pas d'écologistes, cette dénomination restant réservée aux docteurs en écologie ... En fait, quelque part, tout le monde est en faveur de l'environnement ... la question est de savoir à quel moment on tranche entre les différents intérêts, et comment on tranche.
Petit exemple pratique, hier il y a eu une marche pour le climat. A Strasbourg, elle s'est nommée "Pour le climat et contre le GCO". Le GCO, c'est le Grand Contournement Ouest. En fait, depuis des décennies, l'autoroute qui traverse Strasbourg, l'A4 est surchargée. L'un des problèmes, c'est que comme ailleurs, il y a un traffic de transit, voire de grand transit puisqu'il y a des camions qui l'empruntent et qui vont d'Amsterdam à Marseille, ou l'inverse, et il y a un traffic local. Du coup, tout les matins, tous les midis et tous les soirs, il y a un bouchon qui se forme qui fait de 4 à 20 km et qui dure de 1 à 2h. Assez souvent le vendredi, le bouchon de midi et celui du soir se rejoignent. Bref, de 12h à 18h, la circulation est difficile, voire bloquée. Bien entendu, les véhicules qui sont dans les bouchons font du surplace et continuent de polluer. Dans la réalité, en suivant les courbes de pollution atmosphérique sur Strasbourg, on voit bien l'incidence des bouchons. Cela pourrit la vie de dizaines, voire de centaines de milliers d'habitants de la métropole. En fait, si vous travaillez à Strasbourg, il vaut mieux habiter à Colmar ou à Mulhouse que dans sa banlieue. Ben oui, vous prenez le tram pour aller à la gare, puis vous prenez le TER et 30 minutes plus tard vous descendez à la gare de Colmar. Tandis que pour aller faire les 20 km pour aller dans les villages de la couronne de Strasbourg, il arrive que vous mettiez plus d'une heure.
Bref, si on regarde l'impact environnemental, donc la pollution générée, l'impact social, il n'y aurait qu'une seule réponse logique, ceux qui sont en faveur de la préservation de l'environnement devraient être en faveur du GCO... Ben non! Chaque jours, je lis les interventions des membres et dirigeants des mouvements écologistes alsaciens qui cherchent à démontrer que c'est un projet pharaonique, inutile, qu'il augmentera la pollution globale, et qu'en plus, il porterait atteinte à quelques environnements spécifiques sur son emprise. Sur certains points, ils n'avaient pas torts, et la justice leur a donné raison ce qui a entrainé des modifications du projet initial pour qu'il préserve quelques lieux spécifiques ou pour qu'on déplace certaines populations végétales ou animales. Bref, on a écouté leurs doléances, et elles ont été prises en compte. Mais, ils restent droit dans leurs bottes : ce projet ne doit pas se faire et ils avaient espéré la mise en place d'une ZAD comme à Notre-Dame-des-Landes. SAuf que les pouvoirs publics ont bien compris la menace et qu'ils font tout leur possible pour accélérer le projet pour empêcher la mise en place de cette ZAD.
Sur le fond, si on va vraiment au fond. Oui, le fait que l'on supprime ce bouchon cela facilitera le transport de marchandises par les camions... Sauf qu'il n'y a aucun projet réaliste de ferroutage ou de navigation fluviale... Ah oui...Grâce à madame Voynet, le passage à grand gabarit du canal du Rhône au Rhin a été enterré. Si cela c'était fait, on n'aurait pas besoin du GCO et la planète s'en porterait mieux, nettement mieux. En fait, c'est leur opposition qui a créé la situation actuelle, et ils persistent. Quant aux arguments qu'ils déploient, on dirait que la santé des milliers de gens pris dans les embouteillages et qui respirent un air vicié, avec les problèmes de santé qui en découlent, ont moins d'importance que quelques hectares de terres agricoles
Ah, au fait, ceux qui ont commencé à mener la bronca contre le GCO, c'était les agriculteurs pour obtenir un meilleur prix de leurs terres céréalières concernées par l'emprise du GCO. ET l'on voit une alliance de circonstance entre ces gros utilisateurs de glyphosate et les écolos locaux ...
