Je vais donner un exemple des interactions possibles IA/experts humains. Alors, j'ai compilé une discussion d'un médecin sur X (anciennement Twitter) :
Citation:
Donc voici mon débriefing sur l’émission #EnvoyeSpecial d’hier concernant les difficultés d’accès aux dermatos en France
J’en ferai un autre sur le problème spécifique des « grains de beauté », qui a atteint un stade de grand n’importe quoi et je sais de quoi je parle thread
Sur la peau, tout se voit.
Et de nos jours, tout inquiète, les choses anciennes, les choses banales, comme à juste titre, les choses graves. Parfois, les gens sont inquiets de choses banales et négligent LA chose qui est grave, qui évoluera et qui les emportera.
Dans mon hôpital de jour, les gens se soignent ou meurent, non pas de lésions qui auraient été dépistées, mais pour la plupart de lésions cachées, rapidement évolutives, par définition non dépistables en consultation réglée et périodique. Ce sont en particulier, des mélanomes du cuir chevelu, des organes génitaux, de la bouche, des ongles, des zones plantaires, des formes achromiques, qui ne ressemblent pas à ce que le grand public croit savoir des lésions suspectes.
Une majorité de la population a des lésions cutanées, il est donc strictement impossible que tous puissent accéder à un suivi dermatologique annuel dans des délais raisonnables, ou bien puisse montrer, dans les 15 jours, une lésion qui viendrait d’être remarquée.
J’ai un secret à vous confier. Je suis persuadé que même si on triplait, demain, le nombre de dermatologues, et qu’on empêchait ceux qui font de l’esthétique, d’en faire, la demande, dépassera très largement l’offre et on ne réduirait l’attente que de quelques semaines. Il faut donc bien qu’un filtre se fasse. Ce filtre sera peut-être, prochainement, et c’est à espérer, l’intelligence artificielle qui pourra trier le grain de l’ivraie
En attendant c’est le médecin généraliste, même si théoriquement le dépistage pourrait l’être en accès direct. Car, du point de vue du dermatologue, les gens qui viennent à nos consultations pour lésions suspectes ont pour la plupart des lésions parfaitement banales, qui auraient pu être diagnostiquées en amont.
Ça prend des places. Beaucoup. Les dépistages inutiles, aussi. Car nous formons les médecins, tous les médecins, à la faculté de médecine pour qu’ils puissent reconnaître les lésions suspectes.
Certains pays qui ont des programmes de dépistage institutionnels l’ont fait faire par des généralistes ou des infirmières.
C’est donc possible.
Pour ceux qui veulent lire l'intégralité de l'intervention de ce médecin, ça se passe
ici.Bien, dans un monde idéal, si quelqu'un développe une appli à partir d'une bonne IA, on pourrait immaginer cela. Quand quelqu'un remarque une lésion sur sa peau, il utilise l'appli pour prendre une photo de sa lésion. Grace à l'IA, l'appli lui donne 3 indications possibles :
1- Rien de grave, éventuellement juste esthétique.
2- C'est quelque chose de pas anodin, sans être grave. Consultez rapidemment votre médecin généraliste.
3- On envoie un signalement à des urgences dermathologiques où un spécialiste posera un diagnostic. Votre photo et votre dossier viennent de lui être envoyée.
Alors, 2 ou 3 petites remarques. Première, il y a déjà actuellement des applis spécialisées écrites avec des IA qui créent du code. Certaines de ces applis cartonnent puisqu'elles répondent à un besoin réel. Deuxième remarque, même si la plupart de ces applis exploitent souvent la crédibilité des gens. En fait pas mal de charlatans se sont précipités sur le marché...
Mais, le plus dur est que si demain vous désirez créer l'appli que j'ai décrite, il vous faudra vous armer de patiente. Il vous faudra avoir accès à des bases de données fiables pour avoir une IA qui travaille comme il faut. Il vous faudra l'accord de divers organismes et trouver des médecins qui sont d'accord pour bosser là-dessus. Alors que pour faire une appli pour proser des compléments alimentaires, vous n'aurez besoin de rien, sauf de votre doigt mouillé.