Le salon géopolitique de Passion-Histoire

J'avoue avoir du mal à suivre le président des États-Unis . Alors je soumets à votre attention cette liste de courses qu'un observateur a dressé et qui établirent les buts de Donald Trump :

1. Finir les deals sur les droits de douane
2. Imposer des droits de douane aux pays qui n'ont pas accepté un deal avant la deadline de juillet
3. Faire voter son budget
4. Acheter du Coca
5. Commander un Mac Do
6. Essayer de convaincre Poutine d'arrêter la guerre en Ukraine
7. Imposer un cessez-le-feu à Gaza contre la libération des otages
8. Baisser les prix du pétrole avec l'aide de l'Arabie saoudite
9. Réduire le déficit commercial
10. Enrichir la famille


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Merci Aigle, l'humour est souvent un bon remède pour supporter la tyrannie.

Perso, j'aurais rajouté (ou inséré) :
7.1 Aller chercher le Mac Do commandé.
(Et tiens, en faire envoyer au Hamas et à Netanyahou, qui aiment certainement les Mac Do, Il n'y a pas de raison...)

7.2 Envoyer à Stockholm mon dossier pour le prix Nobel de la paix. [Il parait qu'il fait plus qu'y penser : il en parle à haute voix.]

10.1 Préparer mon Boeing Saoudien pour rejoindre à Stockholm les deux autres co-signataires de l'accord. [Le Nobel en a déjà vu d'autres...]

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Cela dit ce malade mental ne me fait rire qu'à moitié, j'ai déjà dit à quel point je le trouve dangereux !

La démocratie américaine prévoit pas mal de contrepoids, mais par exemple le 4e pouvoir ne pèse plus guère sur les évènements. Il marque Trump à la culotte, mais celui-ci l'a balayé d'un revers de main. (Fakes, inventions, fadaises, leurs correspondants à la Maison Blanche sont interdits de questions... fin du match !)

On attend qu'il classe en "diffuseur de fake news" l'Encyclopédia Universalis !

Bon, passons, wait and see.

Si les remarques sont amusantes, je vois Trump comme un maquignon, ce n'est pas un homme politique classique, c'est un homme d'affaire qui gère USA inc. comme une entreprise. C'est pour cela que les dirigeants des autres pays sont déstabilisés. L'idée des droits de douane n'est pas aussi ridicule qu'il y paraît, il gomme ainsi les différences de coûts de production avec des pays qu'il considère comme faisant du dumping et annonce des droits de douane exorbitants pour être en position de force pour négocier. C'est une technique bien connue dans le privé, mais surprenante dans les relations d'Etat à Etat.

Mais cela a un prix, quand on taxe le lait, ce n'est pas la vache qui la paye, mais celui qui le boit.

cela dit, la méthode Trump semble plutôt réussir - surtout à l'égard de Londres et de l'UE ...
on ne peut pas vraiment dire que l'Union (européenne) ait fait la force du vieux continent

Passé la première émotion, et les remarques usuelles pour désigner l'UE du style, c'est eux et pas moi ( car je suis convaincu que les 27 chefs de gouvernements ont dû donner un accord verbal sur la signature...), il semble que l'UE ne s'en sort pas si mal par rapport à ses concurrents. Ce qui explique la manière dont les bourses européennes ont saluées l'accord...

Les gros perdants semblent être le peuple américain, surtout les plus pauvres d'entre eux.

Et, on apprend qu'en fait, on paye le "droit" d'avoir un marché où on impose nos solutions aux géants de la tech...

Pour le reste, de nombreux commentateurs économiques disent de manière plus ou moins polies que ce sont des méthodes de maffieux...

L'effet des droits de douane sera évidemment immédiat pour le consommateur américain. Mais je crois que le but final est plus lointain, c'est une manière de "réindustrialiser" le pays en forçant les taxés à monter des usines aux USA afin de produire sur place. Mais cela fait très XXème siècle, on ne peut tout produire, la meilleure preuve en est que l'aéronautique n'aura pas de droits de douane, car il y a des composants qui ne sont plus fabriqués aux US et cela handicaperait fortement Boeing qui n'a pas besoin de ça.

Maintenant, la partie n'est pas finie, certes la commision a donné son accord, mais cela doit passer devant le parlement européen et ensuite les parlements nationaux. On parle ça et là de taxer les Gafam, mais nous n'avons pas de concurrents européens, sauf à se jeter dans les bras des Chinois.

La suite au prochain numéro.

Qu'en dit un "petit" patron américain ? Un des musiciens que je suit a eu l'honneur de visiter l'usine D'Addario. Pour ceux qui ne savent pas, leur cœur de métier, c'est les cordes pour guitares et autres instruments à cordes. Il a même pu discuter avec Jim D'Addario descendant du créateur de l'entreprise et PDG actuel. Et, il parle à 2 reprises des droits de douane et de sa vision de la politique économique de Trump. Que dit-il ? Premièrement, que ce n'est pas parce qu'on met en place des droits de douanes que toutes les entreprises vont se précipiter à reconstruire des usines aux USA. Vu le temps pour que cela se fasse, si ça se fait, ce sera après la fin du mandat de Trump. (à partir de 17'15, pour ceux que la technique de fabrication de cordes n'intéresse pas).

Second point intéressant : pour relocaliser quelque chose, il faut avoir les compétences nécessaires. Jim d'Addario explique ainsi qu'il peut relocaliser tous les processus de son secteur d'activité... sauf ce qui concerne les appareils électroniques (accordeurs, boitiers d'effets, ...) parce qu'aux USA, ils n'ont plus les compétences nécessaires. Faire fonctionner une usine, impose, si on écoute Jim d'Addario, d'avoir le procès, d'avoir les fonds nécessaires au fonctionnement de l'usine, mais aussi, et surtout, les personnels nécessaires. Il ajoute, aussi, que si on veut construire quelque chose de durable, il ne faut pas la volonté de remplir les poches des actionnaires, mais de faire des produits de la meilleure qualité possible. Mais, il ajoute qu'il peut le faire, car le marché des instruments de musique est réduit au niveau mondial et génère un chiffre d'affaire somme toute limité.

https://www.youtube.com/watch?v=5TEGvq6Ymtw

Je suis d'accord avec lui. Napoléon III enleva tous les droits de douane avec la GB au grand dam des fabriquants, ce qui les obligea à moderniser leurs fabriques. S'il n'y a pas de dumping, il n'y a aucune raison qu'il y ait des droits de douane, ce n'est pas la solution.

En fait, Jim d'Addario donne une explication à la situation actuelle : pour maximiser les dividendes, les grandes entreprises ont cherché a maximiser leurs bénéfices. Pour cela, elles ont délocaliser tout ce qu'il était possible de délocaliser et elles ont même formé leurs concurrents. Leur business-model est chamboulé par cette histoire de droits de douanes, mais, elles ne vont pas forcément relocaliser à cause des droits de douane. Ce sera fait au cas par cas avec les dividendes comme boussole. Alors que son entreprise cherche en permanence comment produire moins cher, mais en gardant la production locale. C'est pour cela qu'il a parié sur la qualité et sur la mécanisation.

Si on pousse la logique des grandes entreprises au bout, on arrive à la proposition d'Elon Musk et quelques autres : construire des usines aux USA opérées par des robots. On pourrait se demander quelle est la différence des 2 logiques : mécanisation à outrance vs armées de robots qui travaillent dans une usine. Je pense que la différence est fondamentale : la place de l'humain. Certains industriels en arrivent au concept de dark-factory. Une dark-factory est une usine où on peut éteindre les lumières car il n'y a plus d'humains qui travaillent à la production. Voici à quoi correspond une dark-factory :



A l'intérieur de la première dark-factory.

Oui, mais on arrive au concept de l'IA. Quels métiers vont se voir obsolètes comme les allumeurs de réverbères ? Quel place pour l'humain ? Mais c'est là un autre débat dont je ne pense pas maîtriser les aboutissants.